ROME (Reuters) - L'Italie a confirmé vendredi qu'elle restait à la traîne parmi les grandes économies de la zone euro avec une nouvelle contraction de son produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, le 13e consécutif sans croissance, alors que l'activité a repris en Allemagne et en France, même modestement.
Le PIB italien a reculé de 0,1% sur la période juin-septembre, montrent les données en première estimation publiées vendredi par l'institut national de la statistique (Istat), après un déclin de 0,2% au deuxième trimestre. Ce chiffre est conforme aux attentes des analystes interrogés par Reuters.
Sur un an, le recul est de 0,4%, après -0,3% au trimestre précédent.
Techniquement, l'Italie replonge donc en récession avec deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité, après une croissance nulle sur les trois premiers mois de l'année.
Ces chiffres confirment les difficultés de l'économie italienne à sortir de la léthargie dans laquelle elle est plongée depuis plus d'une décennie. Elle se dirige ainsi vers une nouvelle année de récession en 2014, après des reculs du PIB de 1,9% en 2013 et de 2,3% en 2012.
Vendredi, l'Allemagne a annoncé une croissance modeste de 0,1% au troisième trimestre tandis que la France, avec une hausse de 0,3% de son PIB, fait légèrement mieux que prévu. et
Plongée dans une brusque récession avec l'éclatement de sa bulle immobilière à la fin de la décennie 2000, l'Espagne a pour sa part fait état d'une croissance de 0,5% sur la période juin-septembre.
Arrivé au pouvoir en février, Matteo Renzi s'est engagé à réformer l'économie italienne pour lui redonner de la vigueur et créer des emplois.
Son gouvernement a annoncé en septembre qu'il prévoyait encore une contraction de 0,3% de l'activité en 2014 mais une reprise de 0,6% en 2015, ce qui semble déjà optimiste aux yeux de certains économistes.
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit pour sa part une croissance de seulement 0,2% l'an prochain en Italie tandis que l'agence de notation Moody's s'attend à une stagnation.
L'Istat n'a fourni vendredi aucun détail chiffré par secteur pour le troisième trimestre. Il se contente de préciser que l'activité s'est contractée dans l'industrie et l'agriculture mais qu'elle a progressé dans les services.
L'institut estime l'acquis de croissance à -0,3% à fin septembre.
(Gavin Jones; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)