Le marché automobile européen a touché le fond et pourrait progresser un peu l'an prochain, a estimé mardi le numéro un de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, lors du salon automobile de Francfort.
"J'ai le sentiment que pour le groupe mais aussi pour le secteur automobile, le pire est derrière nous" en Europe. "La chute du marché se ralentit" au deuxième semestre, après un décrochage d'environ 7% au premier semestre, et les immatriculations de voitures neuves devraient finir l'année en baisse de 5%, a déclaré M. Varin lors d'une rencontre avec la presse.
Cette amélioration devrait se poursuivre et le président du directoire de PSA table sur "une croissance légèrement positive" en 2014.
Le premier constructeur français et deuxième européen devrait aussi améliorer ses performances avec l'arrivée de nouveaux modèles, comme le Citroën C4 Picasso et la Peugeot 308, a-t-il poursuivi. "Nous avons des raisons de penser que notre part de marché va mieux se tenir sur la fin de cette année".
Il a réitéré l'objectif du groupe d'endiguer plus vite que prévu sa consommation de liquidités, qui avait atteint 3 milliards d'euros en 2012.
PSA, qui réalise encore plus de la moitié de ses ventes sur le Vieux continent, a subi de plein fouet la forte baisse que connaît le marché depuis 2007. Il cherche par conséquent à se renforcer à l'international, notamment en Chine, en Amérique latine et en Russie.
"La situation est contrastée dans les pays émergents", a expliqué M. Varin. "Le marché chinois continue à croître de manière tout à fait significative" et PSA fait mieux que le marché, mais en revanche au Brésil "la situation est plus difficile" pour le constructeur. En Russie, les modèles de PSA ne couvrent pas les segments du marché qui croissent le plus, ceux des 4x4 et du low cost. "On ne peut pas faire des changements radicaux à très court terme, on réfléchit à notre stratégie" pour adapter cette offre, a-t-il dit, sans vouloir donner plus de détails.
Le constructeur a aussi entrepris de restructurer ses usines en France et d'y diminuer ses effectifs, la mesure la plus symbolique étant la fermeture prévue de l'usine d'Aulnay, en région parisienne. Il va cesser dès octobre d'y produire la Citroën C3, mais "il y aura une activité industrielle jusqu'en 2014", dont le ferrage, a promis M. Varin.
Il n'a pas voulu trop en dire sur les négociations actuellement en cours avec les syndicats et que PSA espère voir aboutir le mois prochain. Il a toutefois glissé, concernant la possibilité de recourir à des aménagements de fin de carrière pour les seniors que "ça fait partie de la panoplie de mesures qui sont sur la table".
Selon les syndicats, la direction demande un gel des salaires et des augmentations générales, ainsi que l'aménagement, voire la suppression de certaines primes et eux exigent en échange que ces mesures soient limitées dans le temps.
"Sur le principe, (...) le jour où il a un retour à une meilleure fortune, il faudrait qu'on ait prévu des conditions pour qu'il y ait un retour sur les efforts qui ont été faits", a dit M. Varin.