Les pays européens vont continuer à soutenir les plus faibles d'entre eux, a assuré lundi le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, estimant que cette stratégie était certes risquée, mais sans alternative viable.
"Les membres de la zone euro doivent et vont continuer à apporter leur soutien financier collectif à ceux qui se trouvent coupés des marchés financiers, leur donnant le temps de mettre leurs finances publiques en ordre et d'améliorer leur compétitivité", écrit le ministre dans une tribune publiée sur le site du quotidien britannique Financial Times.
"Cette stratégie comporte des risques", poursuit-il, "mais l'alternative, qui permettrait à la crise de se propager en zone euro et menacerait l'euro dans son ensemble, serait encore plus risquée".
Le ministre conservateur, Européen convaincu, estime que les efforts des pays en difficulté "vont inévitablement porter leurs fruits, mais pas du jour au lendemain". Et il rejette les critiques contre les politiques d'austérité menées en Europe, accusées par certains d'étouffer la croissance.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), la Française Christine Lagarde, s'est exprimée dans ce sens dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Spiegel paru ce lundi. "En Europe, nous recommandons que les pays adaptent leurs politiques de rigueur à la situation et envisagent des mesures de soutien de la croissance", a-t-elle dit.
M. Schäuble à l'inverse continue à penser que baisse des dépenses, hausse des recettes et réformes structurelles sont la priorité, et ce "même si c'est douloureux politiquement".
"Maintenant, plus que jamais, il s'agit d'apporter des messages clairs et d'avoir des priorités claires", écrit le ministre, alors que les Bourses européennes plongeaient une nouvelle fois lundi.