Les prix du pétrole ont fini sur un plongeon de près de 6% jeudi à New York, les mauvaises statistiques économiques et la déroute des places boursières poussant le marché pétrolier à remettre en cause ses espoirs de croissance de la demande d'énergie.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre a terminé à 82,38 dollars, en baisse de 5,20 dollars (5,9%) par rapport à la veille.
"Une grande partie des facteurs qui ont affecté les marchés boursiers influe certainement" sur le marché pétrolier, a constaté John Kilduff, d'Again Capital.
"Que ce soient les inquiétudes sur les banques européennes ou les indicateurs économiques, le marché du brut a été mis KO. L'idée que l'économie va continuer à croître au second semestre et l'année prochaine s'éloigne considérablement. Les perspectives de demande sont nettement réduites", a-t-il ajouté.
Les indices boursiers, en Europe comme à Wall Street, ont dégringolé après que la banque Morgan Stanley a revu en baisse ses prévisions de croissance économique sur la planète. Ses analystes ne tablent plus que sur une croissance de 3,9% dans le monde en 2011 (+4,2% auparavant) et 3,8% en 2012 (+4,5% auparavant) et ont jugé les Etats-Unis et la zone euro "dangereusement proches de la récession".
Les statistiques publiées aux Etats-Unis, premier pays consommateur d'or noir, ont accentué les pertes du baril de brut. Elles ont montré une augmentation des inscriptions au chômage la semaine dernière, une rechute des reventes de logements en juillet et un effondrement de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie (est) pour août.
"Le marché continue de réagir à toutes les statistiques économiques. Vu les événements de ces derniers temps, tout le monde est inquiet pour l'économie mondiale", a constaté Tom Bentz, de BNP Paribas.
"Chaque chiffre est disséqué par le marché, qui réagit parfois de manière excessive, mais c'est l'environnement dans lequel nous sommes qui veut cela. Tout le monde s'inquiète pour la demande" de pétrole, a-t-il ajouté.