La chancelière allemande Angela Merkel a assuré vendredi que la Grèce ne recevrait d'aide financière que si "la stabilité de l'euro dans son ensemble" était menacée, et si Athènes présentait "un programme d'économies crédible".
Mme Merkel, qui a fait une courte allocution après que le gouvernement grec a officiellement demandé le soutien financier de ses partenaires de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI), a posé un certain nombre de conditions, alors même qu'Athènes et d'autres pays européens considèrent que le versement de fonds à la Grèce est quasiment chose faite.
"Quand un plan (d'économies) aura été présenté, la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI devront déterminer si on est dans une situation où la stabilité de l'euro dans son ensemble impose d'accorder de l'aide à la Grèce", a-t-elle déclaré.
Insistant sur la nécessité pour Athènes de remplir "des conditions strictes" sous forme d'un "programme d'économies crédible" afin de venir à bout de ses déficits publics abyssaux, Mme Merkel a jugé qu'il n'était "pas possible aujourd'hui de livrer des informations sur la nature ou le montant de l'aide" qui irait à la Grèce.
"Une décision sera possible seulement quand le programme (d'économies) sera présenté", sans doute "dans quelques jours", a ajouté la chancelière, précisant avoir eu un entretien téléphonique avec son homologue grec Georges Papandréou.
"Le risque de contagion" a augmenté et de trop nombreux pays "ont toujours des déficits publics trop élevés", a estimé vendredi le président de la banque centrale allemande Axel Weber, dans un premier commentaire après la demande de la Grèce, au cours d'un petit déjeuner de presse avant une réunion du G20 à Washington.
Il faisait allusion aux tensions qui se sont fait jour sur la dette des pays dont la situation budgétaire est la plus fragile dans la zone euro, comme le Portugal.
"De nombreux pays ont toujours des déficits publics trop élevés", a encore déclaré le banquier central, dont le nom est évoqué pour devenir le nouveau président de la BCE.
L'Allemagne, première économie européenne, sera le plus gros contributeur au plan d'aide, dont le volet européen prévoit des crédits bilatéraux de l'ordre de 30 milliards d'euros cette année.
L'opinion publique allemande est majoritairement hostile à un sauvetage d'Athènes, et le gouvernement de Mme Merkel s'est braqué pendant longtemps contre une aide qui impliquerait l'Allemagne.