Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble estime que la création d'un poste de ministre européen des Finances n'est pas à l'ordre du jour, dans l'édition dominicale du quotidien Die Welt.
"L'homme Wolfgang Schäuble y serait déjà disposé. Je n'ai pas de problème avec l'idée d'un ministre des Finances européen. Mais, en tant que ministre allemand des Finances, je dis ceci: notre mission, ici et maintenant, c'est, sur la base des traités actuels, de résoudre les problèmes aussi rapidement que possible".
"Nous ne pouvons aller aussi loin et aussi vite que si nous parvenons à convaincre les populations dans chacun des Etats et les parlementaires qui les représentent", ajoute le ministre.
Lors d'une rencontre à Paris mardi, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont proposé à leurs partenaires européens la création d'un "véritable gouvernement de la zone euro".
A cet égard, M. Schäuble estime que le gouvernement évoqué lors du sommet doit se comprendre comme un comité de pilotage et non un gouvernement au sens propre du terme.
"Sans une modification des traités européens, il ne peut y avoir de gouvernement européen tel qu'on l'entend habituellement", a insisté le ministre.
Concernant la question des euro-obligations, M. Schäuble estime qu'elles sont synonymes d'une "réduction des trop fortes disparités de taux d'intérêt pour les différents Etats-membres".
"La question est: peut-on avoir une union monétaire, quand la politique économique et la politique financière sont si différentes ?", s'interroge M. Schäuble, plaidant pour "une plus forte mutualisation".
Enfin, alors que la discrétion de la chancelière et l'absence de réunion de crise en Allemagne ont été ça et là critiqués, son ministre livre une explication: "cela n'aurait participé qu'à inquiéter encore les marchés". "Nous avons travaillé dur en coulisses", ajoute-t-il.