La Bourse de Paris évoluait en baisse lundi en fin de matinée (-0,26%) dans un marché inquiet comme la plupart des places financières d'une éventuelle propagation à d'autres pays arabes des troubles en Egypte.
A 12H00 (11H00 GMT), l'indice vedette cédait 10,26 points à 3.992,06 points dans un volume d'échanges de 1,40 milliard d'euros.
Les investisseurs réagissent "à des craintes de déstabilisation du Proche-Orient et de blocage du canal de Suez en Egypte", a résumé l'économiste Christian Parisot.
Ces tensions pourraient générer une "pénurie" de pétrole, mais l'Opep serait prête à accroître sa production, a déclaré lundi son secrétaire général Abdallah El-Badri.
"Ces inquiétudes vont encourager les opérateurs à se tourner vers des actifs moins risqués comme les obligations", a estimé de son côté un gérant d'actions parisien.
Malgré les nominations au gouvernement annoncées samedi et les violences qui ont fait au moins 125 morts et des milliers de blessés depuis mardi, la mobilisation ne semble pas faiblir en Egypte.
L'agence de notation Moody's Investors Service a dégradé lundi d'un cran la note du pays, à "Ba2", et pourrait l'abaisser encore à moyen terme.
Le titre de Club Méditerranée (-4,46% à 16,72 euros) était particulièrement touché, l'Egypte étant une destination "majeure" pour le groupe qui y possède trois villages de vacances.
L'action du groupe de médias Lagardère (-2,99% à 32,50 euros) reculait aussi nettement, alors qu'il a reçu de l'américain Hearst une offre ferme de 651 millions d'euros en numéraire pour la reprise de ses activités d'édition de magazines à l'international.
Le groupe a par ailleurs été mis en examen pour délit d'initiés dans l'enquête sur le groupe européen EADS, une affaire dans laquelle il avait été blanchi par le gendarme de la Bourse de Paris il y a un an.
En revanche, le titre du numéro deux mondial de la distribution Carrefour (+1,84% à 34,60 euros) était recherché. D'après Le Figaro, il examinerait la mise en Bourse de Dia, sa marque de "hard discount", et de sa branche immobilier, Carrefour Property, afin d'augmenter sa valorisation.
Côté macroéconomique, l'inflation a encore accéléré en janvier dans la zone euro, à 2,4% sur un an, soit plus que le seuil de 2% surveillé par la Banque centrale européenne, selon une première estimation publiée lundi par l'office européen des statistiques Eurostat.
Les investisseurs attendent vers 14H30 la publication de l'indice mesurant les dépenses et revenus des ménages américains en décembre (14H30) et vers 15H45 GMT celle de l'indice ISM sur l'activité dans la région de Chicago en janvier.