La nappe de pétrole dans le golfe du Mexique n'a pas entravé de manière significative la production américaine de pétrole et de gaz ni le transport maritime le long des côtes méridionales des Etats-Unis, a déclaré samedi l'amiral chargé des opérations de lutte contre la marée noire.
"A ma connaissance, il n'y a pas eu d'impact significatif sur la production" d'hydrocarbures, a déclaré devant la presse Thad Allen, un amiral des garde-côtes nommé samedi par le président Barack Obama à la tête des opérations d'urgence.
Cette catastrophe environnementale n'a "pas d'impact" sur les voies de navigation maritime autour de la zone en proie à la marée noire, a-t-il ajouté.
"La trajectoire de la nappe de pétrole se situe actuellement -et c'est peut-être en réalité une des bonnes choses qui se sont produites- entre toutes les voies de navigation", a précisé l'amiral Allen.
Mais la circulation des navires de commerce pourrait finir par être touchée, la nappe se déplaçant vers le Mississippi et l'Alabama, a-t-il toutefois averti.
La marée noire du golfe du Mexique, la pire depuis des décennies aux Etats-Unis, menaçait de s'aggraver samedi, et des moyens exceptionnels étaient déployés pour tenter de l'endiguer, tandis que le président Obama est attendu sur place dimanche matin.
Plusieurs opérations étaient en cours simultanément, ont indiqué des garde-côtes et la direction de British Petroleum, qui exploitait la plateforme ayant sombré le 22 avril, causant une fuite toujours en cours.
Les garde-côtes estiment que la fuite de pétrole pourrait s'aggraver considérablement, déversant des millions de litres de brut chaque jour au lieu des 800.000 litres actuels, a écrit samedi le journal The Mobile Press-Register.
Hans Graber, un expert travaillant pour l'université de Miami et qui s'est appuyé sur des images satellitaires, a déclaré à l'AFP que la superficie de la nappe de pétrole était au moins trois fois supérieure à ce qui avait été initialement évalué. Jeudi, elle atteignait 9.000 km2 contre 2.600 lundi selon lui.
Poussées par de forts vents de sud-est, les premières plaques de pétrole ont atteint dès jeudi soir des marais proches de l'embouchure du Mississippi, près de la commune de Venice (sud). Un premier oiseau touché, un fou de Bassan, a été recueilli samedi et démazouté par une association embauchée par BP.