La consommation des ménages s'est effritée et le chômage a légèrement progressé au Japon en juillet, signes des difficultés persistantes de l'économie nippone depuis le séisme du 11 mars, selon des statistiques publiées mardi.
Les familles ont dépensé en moyenne 2,1% de moins en juillet qu'au même mois de l'année précédente, a annoncé le ministère des Affaires intérieures.
Leur consommation, en comparaison annuelle, n'a pas cessé de baisser depuis le séisme et le tsunami qui ont dévasté le Tohoku (nord-est du Japon), faisant quelque 20.000 morts et disparus et entraînant l'accident nucléaire de Fukushima.
Les Japonais ont notamment continué de bouder les voitures. Non seulement le secteur a été touché de plein fouet par la catastrophe qui a perturbé les circuits d'approvisionnement et la production, mais les consommateurs renoncent souvent à engager une dépense importante en ces temps incertains.
Le rythme de la baisse de la consommation s'est toutefois nettement réduit depuis la chute de 8,5% enregistrée en mars. Signe que la situation s'améliore par rapport au lendemain de la catastrophe, les Nippons ont dépensé davantage en meubles et équipements électroménagers et pour leurs loisirs et sorties culturelles.
Toujours en juillet, le chômage a pour sa part quelque peu augmenté, à 4,7% contre 4,6% en juin.
Comme à chaque fois depuis le mois de mars, les statistiques des trois préfectures du nord-est ravagées par le tsunami n'ont pas été prises en compte, les services officiels étant dans l'impossibilité de recueillir des données fiables à Iwate, Miyagi et Fukushima.
En juillet, on recensait 2,92 millions de chômeurs dans le reste du Japon.
Les statistiques n'ont jusqu'à présent pas montré de changement drastique pour la situation de l'emploi, mais l'impact du désastre est pourtant significatif, de nombreuses entreprises de la région du Tohoku, touchées à des degrés divers, étant contraintes de mettre la clé sous la porte ou de licencier.
Selon des analystes, la légère hausse du chômage observée en dehors des trois préfectures sinistrées en juillet serait due au retour de demandeurs d'emplois sur le marché du travail.
Un temps découragées de trouver un poste lors du pic des difficultés du printemps, ces personnes ont repris leurs recherches à la faveur du léger mieux de la conjoncture enregistré cet été.
L'environnement s'est en effet quelque peu détendu: on comptait en juillet 64 offres d'emplois pour 100 demandes dans l'archipel, contre 63 en juin, a indiqué séparément le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales.
Autre indication du frémissement de l'activité, les ventes de détail ont continué d'augmenter en juillet, de 0,7% sur un an, a annoncé le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti).
Ces ventes avaient dévissé de 8,3% en mars, mais la baisse s'est atténuée ensuite et elles sont reparties à la hausse depuis juin.
Comme lors du mois précédent, la progression de juillet a été notamment tirée par la ruée des consommateurs sur les téléviseurs numériques avant l'arrêt de la diffusion des programmes par signal analogique hertzien le 24 juillet.
Les achats de boissons fraîches et glaces, du fait des fortes chaleurs estivales, ont également contribué à cette embellie dont ont entre autres profité les supérettes.
La troisième puissance économique mondiale a rechuté dans la récession au premier semestre 2011 mais les autorités espèrent un rebond au second, grâce aux dépenses de reconstruction.