MARSEILLE (Reuters) - Plus de 200 producteurs de fruits et légumes français ont contrôlé jeudi une centaine de camions et jeté sur la chaussée le contenu d'une demi-douzaine d'entre eux, en majorité espagnols à hauteur d'Arles (Bouches-du-Rhône) pour attirer l'attention du gouvernement sur les problèmes de leur filière.
Après les éleveurs, qui ont obtenu un plan d'aide jugé insuffisant, ils ont bloqué dans les deux sens la nationale 113, créant plus d'une vingtaine de kilomètres de retenues automobiles, selon le Centre régional d'information et de coordination routière (CRICR).
"C'est clairement un avertissement au gouvernement et à tous ceux qui tirent profit de la filière sans en payer le juste prix", a dit à Reuters le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles des Bouches-du-Rhône, Serge Mistral.
Outre des prix qui tiennent compte des coûts de production, les agriculteurs exigent des "mesures exceptionnelles de compensation nationales et européennes" pour compenser les pertes liées à l'embargo russe sur les produits alimentaires en provenance de l'Union européenne.
"Nombreux sont ceux parmi nous qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts. Aujourd'hui, on a voulu se faire entendre mais c'est surtout des actes qu'on attend dans les prochains jours", a prévenu Serge Mistral.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)