Les investisseurs vont guetter la semaine prochaines les chiffres de la croissance en zone euro qui, en cas de bonne surprise, pourraient propulser le marché à de nouveaux plus hauts annuels.
Sur un marché largement déserté par les investisseurs, l'optimisme devrait rester de mise, car "les investisseurs ont plutôt envie de voir le verre à moitié plein", souligne Isabelle Enos, gérante chez B*Capital (groupe BNP Paribas).
Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a pris 0,76% pour terminer à 4.076,55 points vendredi, battant ses deux records annuels à la clôture et en séance (4.087,73 points). Depuis le début de l'année, ses gains atteignent désormais 11,96%.
Malgré ces performances, au coeur de l'été, en l'absence de nombreux investisseurs et avec un agenda macroéconomique très léger, la place parisienne a connu des séances plutôt atones.
La semaine écoulée a été "la plus calme depuis le début de l'été, a souligné Mme Enos.
Elle vient après un mois de juillet, "assez dense", avec des "publications de résultats, surtout en Europe et les discours ça et là des présidents" des antennes régionales de la banque centrale américaine, a rappelé Mme Enos.
"A tour de rôle", ces responsables "ont pris la parole, avec des mots différents, mais le discours va dans le même sens: on va diminuer les achats d'actifs et un peu plus tôt que prévu, parce d'un point de vue économique les choses vont mieux", a-t-elle poursuivi.
Cette semaine a également été marquée par des indicateurs chinois qui "montrent une stabilisation", alors même que la deuxième économie mondiale avait suscité "des inquiétudes", a souligné la gérante.
A l'affut des chiffres de la croissance
Les rendez-vous prévus dans les prochains jours ne sont pas encore très nombreux, mais les investisseurs auront quand même un indicateur de choix mercredi, avec la première estimation du Produit intérieur brut (PIB) au 2e trimestre de la zone euro dans son ensemble et des pays qui la composent, dont la France.
Sur les marchés européens, "le grand moment de la semaine sera la publication des chiffres de la croissance en zone euro", estiment dans un note les analystes de ING.
"La croissance mondiale se remet sur les rails", poursuivent-ils, en notant "qu'un impressionnant retour de la croissance de l'économie allemande est en gestation" et que "le PIB français devrait également croître", ce qui devrait "compenser les reculs de l'Italie et de l'Espagne".
Sont aussi attendus Outre-Atlantique les chiffres des ventes de détails en juillet et de la production industrielle sur le même mois, tandis qu'en Asie le Japon doit aussi publier son PIB au 2e trimestre.
Avec ces indicateurs, les investisseurs vont pouvoir jauger si les évolutions aux Etats-Unis "justifient bien ces ralentissements d'achats d'actifs" de la banque centrale et, côté européen, si "les premiers indicateurs ont été un feu de paille ou s'il s'agit bien d'une stabilisation", a affirmé Mme Enos.
"Mois après mois, le sentiment que le pire est derrière nous en zone euro ne cesse de se renforcer", juge également François Duhen, un stratégiste du Crédit Mutuel-CIC.
Concernant les chiffres de croissance, "les anticipations il y a quelques semaines encore n'étaient pas très robustes, mais maintenant tout le monde améliore ses projections", remarque Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management.
Alors que les commentaires de membres de la Réserve fédérale (Fed) prédisant un durcissement de la politique monétaire américaine ont relancé les spéculations, le discours du président de la Fed d'Atlanta, Dennis Lockhart, mardi, concentrera l'attention.
En dépit de ces échéances importantes, "les opérateurs sont peu nombreux", et donc "les volumes (d'échanges) seront forcément faibles", "la semaine du 15 août étant généralement, la plus calme de l'été", a rappelé Mme Enos.