La Bourse de Paris, rassurée par le discours accommodant de la BCE, sera attentive la semaine prochaine au compte rendu de la dernière réunion de la Fed qui en dira plus sur l'avenir de sa politique monétaire, alors que démarre la saison des résultats américains.Au cours de la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a grappillé 0,4% et terminé vendredi à 3.753,85 points. Depuis le 1er janvier, l'indice parisien a gagné 3,1%. Le compte rendu du dernier comité de politique de la Réserve fédérale américaine, suivi d'un discours de son président Ben Bernanke mercredi, "sera important dans la mesure où les marchés sont à la recherche d'éléments sur le calendrier potentiel d'un ralentissement" de la politique de la banque centrale américaine, indiquent les économistes du bancassureur ING.Les investisseurs y seront d'autant plus attentifs que le rapport sur l'emploi américain publié vendredi a fait état de créations d'emplois supérieures aux attentes, avec un taux de chômage toutefois inchangé. Or, la Fed avait prévenu qu'elle modifierait sa politique en cas d'amélioration de la situation économique.Les investisseurs suivront également la réunion jeudi de la Banque du Japon.En Europe, les marchés ont été rassurés cette semaine par la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) qui ont fait comprendre jeudi qu'"un resserrement de la politique monétaire dans ces économies restait une perspective très lointaine", contrairement à ce qu'a récemment laissé entendre la Fed, souligne le bancassureur ING.Le président de la BCE Mario Draghi a garanti le maintien de sa politique monétaire "aussi longtemps que nécessaire", s'engageant à maintenir ses taux à leur niveau bas actuel voire à les baisser encore. Lors de la réunion jeudi, ils ont été maintenus à 0,5%.Draghi bien accueilliM. Draghi emboîtait le pas à Mark Carney, nouveau gouverneur de la BoE, qui avait détaillé sa décision de maintenir inchangée sa politique monétaire plus tôt dans la journée de jeudi."L'appétit pour le risque a clairement été stimulé par la BCE et la BoE", indiquent les économistes d'ING. Le CAC 40 a réagi positivement aux propos de M. Draghi, même si les volumes sont restés peu étoffés en raison d'un jour férié à Wall Street jeudi.Les propos de Mario Draghi ont également permis de calmer le jeu sur le marché obligataire, où le taux à 10 ans du Portugal était remonté en flèche après l'éclatement d'une crise politique dans le pays, déclenchée par la démission de deux ministres-clés, dont celui des Finances.Par ailleurs, les investisseurs vont "scruter les résultats du deuxième trimestre", Alcoa ouvrant lundi la saison des publications d'entreprises aux Etats-Unis, indique Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. Ils seront notamment dans l'attente d'indications sur les "prévisions et anticipations" des groupes, explique-t-il."Cela pourrait être source de volatilité, en fonction des communications", ajoute le gérant."On rentre dans un marché qui va coller un peu plus avec l'économie réelle", poursuit M. Murail, par opposition à un marché quasi exclusivement soutenu par l'abondance de liquidités mise à disposition par les banques centrales.Côté européen, les investisseurs pourront mesurer la santé de l'économie à l'aune de la production industrielle du mois de mai, notamment en Allemagne lundi, en Grande-Bretagne mardi, en Italie et en France mercredi. "Une nouvelle chute de la production industrielle est susceptible de renforcer l'idée que tout redressement, même en Allemagne, sera modeste", préviennent les économistes de Capital Economics. Les investisseurs suivront par ailleurs une réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi qui se pencheront notamment sur la situation de la Grèce et du Portugal.