La Bourse de Paris a terminé en baisse lundi (-0,70%), n'ayant pas réussi à rebondir après les mauvaises statistiques publiées la semaine dernière aux Etats-Unis et alors que la question de la dette publique en zone euro est loin d'être résolue.
Le CAC 40, dans le rouge depuis l'ouverture, a cédé à la clôture 27,28 points à 3.863,40 points dans un volume d'échanges peu étoffé de 2,533 milliards d'euros.
Les autres places européennes ont fini en ordre dispersé. Londres s'est adjugé 0,14%, mais Francfort a perdu 0,34% et l'Eurostoxx 50 0,76%.
"En l'absence de statistiques macroéconomiques et de publications d'entreprises, les investisseurs ont continué à digérer les mauvais indicateurs publiés aux Etats-Unis la semaine dernière", a souligné Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse. Le taux de chômage est notamment ressorti en mai aux Etats-Unis à son plus haut niveau depuis décembre 2010 (9,1%).
La question des dettes souveraines en zone euro est restée au centre des préoccupations des opérateurs.
La Grèce s'est certes vue promettre vendredi une nouvelle aide financière de ses créanciers, pour lui éviter la banqueroute, en plus du prêt de 110 milliards d'euros déjà octroyé il y a un an.
Mais le gouvernement se retrouve confronté au défi de tenir les promesses d'austérité renforcée faites à ses bailleurs de fonds, l'Union européenne et le Fonds monétaire international, alors que le climat social et politique se dégrade fortement dans le pays. Des dizaines de milliers de Grecs ont ainsi participé dimanche à un gigantesque rassemblement contre l'austérité dans le centre d'Athènes.
Par ailleurs, "une des grandes questions est de savoir dans quelle mesure les investisseurs privés seront impliqués dans ce nouveau plan", a commenté M. Murail, ajoutant que "les pertes des banques exposées à la dette grecque risquent d'être revues à la hausse".
Au Portugal, la victoire de la droite aux élections législatives n'a pas contribué à rassurer les marchés.
"Cette victoire était largement prévisible. Reste à savoir si le nouveau gouvernement sera capable de mettre en oeuvre les nouvelles mesures de rigueur qui nous semblent indispensables et si l'opposition de la population ne sera pas trop forte", a indiqué un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Du côté des valeurs, les bancaires ont enregistré un net recul alors que les incertitudes demeurent sur l'évolution de la situation en Grèce. Crédit Agricole a enregistré la plus mauvaise performance du CAC 40 (-2,79% à 10,28 euros), Société Générale a cédé 2,18% à 40,09 euros et BNP Paribas 1,96% à 52,50 euros.
GDF Suez a perdu 1,16% à 24,32 euros. Le groupe devrait annoncer ce lundi la vente pour près de 800 millions d'euros de son réseau italien de distribution de gaz naturel, selon une source proche du dossier citée par l'agence financière Dow Jones Newswires.
Hors CAC 40, Air France-KLM a terminé en baisse de 1,42% à 11,10 euros, pénalisé par les prévisions de l'Association internationale du transport aérien (Iata). L'Iata a divisé par deux ses estimations de bénéfices pour les compagnies aériennes en 2011, en raison des prix élevés du pétrole, des troubles dans le monde arabe et du tsunami au Japon.
Ipsen a cédé 1,47% à 26,72 euros, après l'annonce par le groupe de l'arrêt du développement de son anti-cancéreux Irosustat en monothérapie.
AKD a pris 7,69% à 1,40 euros. Les premières négociations des titres de la société de cosmétiques, dont l'ancienne top model Adriana Karembeu est la vice-présidente, ont eu lieu ce lundi.