Le ministre du Travail Michel Sapin a plaidé lundi pour une "Europe sociale avec un socle commun de droit social", notamment en matière de salaire minimum, lors d'une rencontre avec des jeunes Européens, à la veille d'une grande conférence à l'Elysée consacrée à l'emploi des jeunes.
"La préoccupation des responsables européens, des peuples européens, d'une Europe sociale est indispensable. La construction d'un socle de droits sociaux qui concerne y compris bien entendu la jeunesse est quelque chose d'indispensable", a déclaré M. Sapin.
"Il y a quelques années, l'Europe sociale, ça voulait dire quelque chose (...) et la bataille pour l'Europe sociale était une bataille qui mobilisait les peuples mais aussi les gouvernements", a indiqué le ministre. "Les crises que nous avons traversées ont poussé de côté progressivement cette Europe sociale et l'élargissement de l'Europe (...) n'a pas facilité" sa mise en oeuvre, a-t-il déploré.
Il a plaidé notamment pour "un Smic dans chacun des pays" et pour que le Contrat à durée indéterminée (CDI) soit considéré "comme un objectif".
Et, sollicité par une jeune Allemande qui lui a lancé "on compte sur vous pour l'Europe sociale", il a répondu, à la veille d'une réunion avec ses homologues européens: "je ne peux pas donner d'ordres, mais je peux discuter".
De leur côté, les représentants du Forum européen de la jeunesse et de la Confédération européenne des syndicats (CES) avec les syndicats français et l'allemand DGB ont présenté une plate-forme commune dans laquelle ils appellent notamment à mettre fin aux politiques d'austérité et à mettre en place des salaires minimums en Europe.
La rencontre sur l'emploi des jeunes, qui réunira mardi 24 chefs d'Etat et de gouvernement, s'inscrit dans la continuité d'une première conférence organisée le 3 juillet à Berlin.
Les Européens avaient alors décidé, pour venir au secours des quelque 6 millions de jeunes Européens au chômage, de débloquer une enveloppe de 6 milliards d'euros en faveur des régions les plus frappées dans 13 pays.
La France, où le taux de chômage des jeunes est d'environ 25%, espère toucher 10% de cette enveloppe.
M. Sapin a souligné lundi que la "bataille contre le chômage des jeunes" n'était "évidemment pas gagnée" dans l'Hexagone, mais a mis en avant "quelques signes d'amélioration puisque depuis cinq mois maintenant consécutivement, le nombre de chômeurs de moins de 25 ans diminue".
Il a rappelé les principaux outils que sont les contrats aidés, citant les contrats d'avenir destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés (plus de 70.000), ou les contrats de génération, autant de dispositifs que les fonds européen permettront de renforcer.