L'Américain Paul Krugman, lauréat du prix Nobel d'économie 2008, vante la "différence" de la France en matière de choix économiques et sociaux par rapport aux Etats-Unis, dans une chronique publiée vendredi sur son bloc-notes en ligne.
"La vérité est que la France est un pays jouissant du même niveau de technologie et de productivité que les Etats-unis, mais dont la société a fait des choix différents en matière de retraite et de loisirs", écrit M. Krugman.
"Vive la différence", ajoute-t-il en français dans le texte en conclusion d'une démonstration échafaudée à partir des données fournies par une étude récente du département du Travail américain.
Faisant référence aux sentiments mêlés d'attraction et de répulsion qui animent souvent selon lui les Américains quand on parle de la France, M. Krugman note que cette étude relève que le PIB par tête de l'Hexagone était inférieur d'environ 25% à celui des Etats-Unis en 2008.
Néanmoins, dès lors que l'on s'intéresse au PIB par heures travaillées, au taux d'emploi de la population et aux nombres d'heures travaillés, il apparaît que "les actifs français sont aussi productifs que les actifs américains", indique M. Krugman, chiffres à l'appui.
Cependant, ajoute-t-il, la proportion des Français qui travaillent est inférieure à celle des Américains et, "quand ils travaillent", les Français "travaillent moins d'heures" que les Américains.
M. Krugman explique le différentiel de taux d'emploi entre les Etats-Unis et la France par des "aides aux études supérieures plus généreuses" en France qu'en Amérique et surtout par le fait que les Français prennent leur retraite plus tôt.
"On peut soutenir que ce dernier point est le résultat de politiques malavisées", note-t-il néanmoins. Quant au moindre nombre d'heures travaillées en France, il s'explique "probablement surtout par la pratique selon laquelle l'Etat impose la durée des congés".