Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault fixe comme horizon le sommet européen des 28 et 29 juin pour trouver un accord avec l'Allemagne sur un pacte de croissance européen, ajoutant qu'il fallait "se parler en toute franchise" et "beaucoup travailler" d'ici là.
"Ce qui est important dans la relation franco-allemande, c'est le respect mutuel. Ca n'est pas qu'il y en ait un qui soit soumis à l'autre, parce que nous sommes rentrés dans une situation de déséquilibre, c'est évident", a déclaré sur France Inter M. Ayrault.
"Je connais bien ce pays", a relevé le chef du gouvernement, ancien professeur d'allemand. "Il faut se parler en toute franchise. Ou nous sommes en accord, ou nous sommes en désaccord", a-t-il dit.
Il a noté qu'on "n'avait pas vu la chancelière (Angela Merkel) sursauter" lorsque François Hollande a évoqué les eurobonds, ces emprunts européens mutualisés destinés à financer des grands projets, durant sa conférence de presse à Berlin mardi.
Jean-Marc Ayrault a estimé que les Européens devaient s'efforcer "de converger, parce qu'il faut sortir de la crise", lors de la rencontre informelle du 23 mai. "Mais ça ne peut pas se faire en 24 heures ou 48 heures. Il faut faire les choses sérieusement", a-t-il ajouté.
Comme on lui demandait de préciser son horizon, le chef du gouvernement a expliqué: "Je vous rappelle que nous avons un autre sommet européen à la fin du mois de juin. C'est d'ici là qu'il faut beaucoup travailler".
Fin avril, Angela Merkel avait affirmé que l'Union européenne préparait "un agenda croissance pour le sommet européen de juin".
Interrogée sur les souhaits de François Hollande, alors engagé dans le second tour de l'élection présidentielle, d'ajouter un volet croissance au pacte budgétaire européen, Mme Merkel avait réitéré qu'il n'y aurait "pas de nouvelles négociations" sur ce traité en lui-même.