Ce midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne se tassait un peu avant une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE qui pourrait se révéler sans surprise. Ce qui vaut face au billet vert américain (- 0,21% à 1,1316 dollar), au yen (- 0,38% à 135,48) et au sterling (- 0,55% à 0,7315), la neutralité restant de mise contre le franc suisse (+ 0,10ù à 1,0891).
La conférence de presse de Mario Draghi qui suivra la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE constituera le principal événement monétaire de la journée. Mais il est fort possible que rien de neuf ne soit annoncé, estiment nombre d'opérateurs.
'Dans l'ensemble, il ne se passe pas grand-chose sur le marché des changes', commentent ce matin les cambistes de Société Générale (PA:SOGN). 'Le marché s'attend à ce que la Banque du Japon et la BCE renforcent, à terme, l'importance de leurs QE', soit leurs programmes de rachat en masse d'actifs financiers.
Sur le principe, SG se montre dubitatif : 'il n'est pas certain que de telles décisions auraient un effet durable'. En effet, le QE était au début présenté comme une mesure permettant d'écraser les taux d'intérêt de long terme (via les rachats d'obligations sur le marché secondaire), de manière à améliorer les conditions de financement des agents économiques, les ménages comme les entreprises. Et donc de stimuler l'activité économique. Mais rétrospectivement, cet effet n'est pas flagrant.
En attendant, le QE a une conséquence autrement plus certaine car quasi-mécanique : en rachetant à tour de bras sur les marchés, les banques centrales augmentent la taille de leur bilan en y intégrant des actifs de moins bonne qualité. Bref, la Fed, la Banque du Japon puis la BCE ont dégradé la qualité de leurs bilans respectifs, qui constituent la contrepartie ultime des devises - dollar, yen et euro - dont elles ont la charge.
Dans ce contexte, le lancement d'un QE par une banque centrale fait baisser la valeur relative de sa devise. Si tant est que les banques centrales ne soient pas engagées simultanément dans la même voie...
Alors que la croissance donne des signes de faiblesse dans le monde et que l'inflation était de nouveau négative, en zone euro, le mois dernier, certains opérateurs s'attendent donc à ce que la BCE étende son QE. Il est pour l'instant mené au rythme de 60 milliards d'euros par mois et devrait, selon le calendrier actuel fourni par la BCE, se terminer en septembre 2016.
La BCE pourrait aller plus loin soit en 'rallongeant' la durée du QE au-delà de l'automne prochain, soit en augmentant le rythme mensuel des rachats, soit en élargissant la liste des produits financiers éligibles. Soit un peu des trois en même temps.
Mais selon Société Générale (SG), 'si Mario Draghi devrait de nouveau se montrer très accommodant dans son discours (cet après-midi), il semble peu probable qu'il annonce quelque chose de nouveau aujourd'hui'.
Chez Aurel BGC, on indique ce matin que 'les déclarations de plusieurs membres du comité des gouverneurs ont grandement contribué à entretenir ces attentes. Ils se déclarent prêts à agir 'si nécessaire'. Tout le débat porte sur le caractère 'nécessaire' d'une nouvelle action.'
Comme SG, et d'ailleurs bon nombre d'intervenants, ils n'attendent rien de neuf aujourd'hui : 'les attentes des investisseurs et économistes sont plus concentrées sur le mois de décembre que sur la réunion de ce jour.' Il est en effet probable que les prévisions de croissance de la BCE soient abaissées en décembre, ce qui justifierait une action à cette date.
Et les analystes parisiens d'Aurel BGC de terminer : 'en l'absence de mesures nouvelles, Mario Draghi se devra de tenir un discours très accommodant, s'il ne veut pas provoquer de tensions sur les marchés actions et obligataires ni risquer de voir l'euro s'apprécier sensiblement.'
Sur l'agenda statistique américain de l'après-midi, on guettera les inscriptions hebdomadaires au chômage, les reventes de logements de septembre et l'indicateur avancé du Conference Board pour ce même mois.
EG
Copyright (c) 2015 CercleFinance.com. Tous droits réservés.
La conférence de presse de Mario Draghi qui suivra la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE constituera le principal événement monétaire de la journée. Mais il est fort possible que rien de neuf ne soit annoncé, estiment nombre d'opérateurs.
'Dans l'ensemble, il ne se passe pas grand-chose sur le marché des changes', commentent ce matin les cambistes de Société Générale (PA:SOGN). 'Le marché s'attend à ce que la Banque du Japon et la BCE renforcent, à terme, l'importance de leurs QE', soit leurs programmes de rachat en masse d'actifs financiers.
Sur le principe, SG se montre dubitatif : 'il n'est pas certain que de telles décisions auraient un effet durable'. En effet, le QE était au début présenté comme une mesure permettant d'écraser les taux d'intérêt de long terme (via les rachats d'obligations sur le marché secondaire), de manière à améliorer les conditions de financement des agents économiques, les ménages comme les entreprises. Et donc de stimuler l'activité économique. Mais rétrospectivement, cet effet n'est pas flagrant.
En attendant, le QE a une conséquence autrement plus certaine car quasi-mécanique : en rachetant à tour de bras sur les marchés, les banques centrales augmentent la taille de leur bilan en y intégrant des actifs de moins bonne qualité. Bref, la Fed, la Banque du Japon puis la BCE ont dégradé la qualité de leurs bilans respectifs, qui constituent la contrepartie ultime des devises - dollar, yen et euro - dont elles ont la charge.
Dans ce contexte, le lancement d'un QE par une banque centrale fait baisser la valeur relative de sa devise. Si tant est que les banques centrales ne soient pas engagées simultanément dans la même voie...
Alors que la croissance donne des signes de faiblesse dans le monde et que l'inflation était de nouveau négative, en zone euro, le mois dernier, certains opérateurs s'attendent donc à ce que la BCE étende son QE. Il est pour l'instant mené au rythme de 60 milliards d'euros par mois et devrait, selon le calendrier actuel fourni par la BCE, se terminer en septembre 2016.
La BCE pourrait aller plus loin soit en 'rallongeant' la durée du QE au-delà de l'automne prochain, soit en augmentant le rythme mensuel des rachats, soit en élargissant la liste des produits financiers éligibles. Soit un peu des trois en même temps.
Mais selon Société Générale (SG), 'si Mario Draghi devrait de nouveau se montrer très accommodant dans son discours (cet après-midi), il semble peu probable qu'il annonce quelque chose de nouveau aujourd'hui'.
Chez Aurel BGC, on indique ce matin que 'les déclarations de plusieurs membres du comité des gouverneurs ont grandement contribué à entretenir ces attentes. Ils se déclarent prêts à agir 'si nécessaire'. Tout le débat porte sur le caractère 'nécessaire' d'une nouvelle action.'
Comme SG, et d'ailleurs bon nombre d'intervenants, ils n'attendent rien de neuf aujourd'hui : 'les attentes des investisseurs et économistes sont plus concentrées sur le mois de décembre que sur la réunion de ce jour.' Il est en effet probable que les prévisions de croissance de la BCE soient abaissées en décembre, ce qui justifierait une action à cette date.
Et les analystes parisiens d'Aurel BGC de terminer : 'en l'absence de mesures nouvelles, Mario Draghi se devra de tenir un discours très accommodant, s'il ne veut pas provoquer de tensions sur les marchés actions et obligataires ni risquer de voir l'euro s'apprécier sensiblement.'
Sur l'agenda statistique américain de l'après-midi, on guettera les inscriptions hebdomadaires au chômage, les reventes de logements de septembre et l'indicateur avancé du Conference Board pour ce même mois.
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