Le Premier ministre François Fillon se dit "confiant" sur les chances de l'avion de chasse français Rafale de remporter, grâce à "un transfert de technologie sans équivalent", l'appel d'offres lancé par le Brésil, dans une interview mercredi à La Folha de Sao Paulo.
Le Rafale du groupe Dassault, que la France ne parvient pas à exporter, est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l'Américain Boeing et le Gripen NG du Suédois Saab pour remporter l'appel d'offres lancé par le Brésil pour la fourniture de 36 avions de combat multi-rôles.
"Notre partenariat stratégique avec le Brésil comporte un volet militaire dense. Dans ce cadre, il y a bien sûr des contrats d'armement, mais aussi une coopération en matière de défense de plus en plus étroite avec des transferts de technologie", explique le Premier ministre français, qui entame jeudi une visite de trois jours au Brésil.
"Nous avons proposé l'avion Rafale, à la fois projet militaire et projet industriel. Nous sommes confiants parce que nous pensons que l'offre française est la meilleure possible avec un transfert de technologie sans équivalent", ajoute M. Fillon.
L'achat de 36 avions de combat prévu par le Brésil se fera toutefois en fonction de l'impact de la crise qui touche l'économie du pays, a rappelé le 9 décembre le ministre brésilien de la Défense, Celso Amorim.
Le chef du gouvernement français plaide par ailleurs la cause européenne à l'aube de cette visite dans un des principaux pays émergents et assure que "la stagnation de l'économie européenne peut être enrayée", à condition que l'Union européenne se "réorganise et se désendette".
M. Fillon veut écarter l'idée d'un "déclin" du continent européen. "L'Europe conserve de très réels atouts: un très grand marché de 500 millions de consommateurs, des infrastructures de grande qualité, des entreprises performantes, des pôles d'excellence scientifiques, universitaires et technologiques", souligne-t-il.
Il rappelle enfin que la France milite pour l'attribution au Brésil d'un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, bien que Paris et Brasilia aient eu récemment des approches divergentes des dossiers iranien ou libyen.