Le gouvernement espagnol est "très inquiet" face à certains pays qui "ne remplissent pas leurs objectifs" de réduction des déficits, citant la Grèce et l'Italie, ce qui alimente "une période de turbulence dans le monde", a indiqué mardi le porte-parole du gouvernement.
"Nous vivons une turbulence économique dans le monde qui se manifeste tous les jours", a déclaré José Blanco à la chaîne de télévision Télécinco, reconnaissant "une situation de difficulté".
"Nous sommes très inquiets car certains pays vont mal et ne remplissent pas leurs objectifs (ndlr: de réduction des déficits): la Grèce, l'Italie avec son plan de rigueur et qui s'en est ensuite dédite après quelques jours", a-t-il poursuivi.
"Cela conditionne la décision des marchés qui doivent acheter notre dette", a-t-il ajouté, soulignant que l'Espagne avait elle anticipée cette période difficile et pris des mesures pour y faire face.
"Le gouvernement avait prévu que cela pouvait arriver et nous avions pour cela pris les dernières décisions", a affirmé José Blanco.
Les députés espagnols ont approuvé vendredi l'inscription dans la Constitution d'une "règle d'or" de stabilité budgétaire, un signe de bonne volonté à l'adresse des marchés, mais qui provoque une grogne sociale et politique croissante.
Les deux principaux syndicats espagnols ont appelé à "une grande manifestation" à Madrid mardi, exigeant un référendum sur la réforme en cours alors que le texte doit être voté mercredi au Sénat, selon une procédure d'urgence.
Dans le même temps, le principal syndicat italien, la CGIL, appelle lui aussi à une grève générale et à des manifestations dans tout le pays, contre le nouveau plan de rigueur gouvernemental, dont l'examen débute mardi au Sénat en vue d'un premier vote parlementaire d'ici à samedi.