Le groupe européen EADS est reparti à la chasse aux acquisitions avec la sortie de la crise économique internationale, et pourrait réaliser plusieurs opérations "d'ici la fin de l'année", a déclaré Marwan Lahoud, directeur stratégie du groupe, dans un entretien au Monde.
"La sortie de crise étant là, le conseil d'administration nous encourage à repartir de l'avant. Je n'exclus pas des acquisitions d'ici la fin de l'année, de l'ordre chacune du milliard de dollars", a précisé M. Lahoud au quotidien daté de samedi.
"Nous menons plusieurs prospections qui pourraient aboutir en même temps", a-t-il ajouté.
La maison-mère d'Airbus, qui dispose d'une trésorerie nette record de près de 12 milliards d'euros, a annoncé fin mars le rachat pour 460 millions d'euros de l'entreprise canadienne Vector Aerospace (maintenance d'hélicoptères).
Quand à savoir si la baisse des budgets de défense porte préjudice au plan "Vision 2020" qui prévoit un équilibre entre civil et militaire, M. Lahoud a reconnu que ce plan "a pris deux ans de retard car nos projets d'acquisitions ont été neutralisés".
"Non par tétanie mais en raison de la gestion raisonnable de notre trésorerie", a-t-il relevé, soulignant toutefois que "ce n'est pas la baisse des budgets militaires qui a réduit nos ambitions, mais la crise financière de 2008".
En ce qui concerne les répercussions du printemps arabe sur EADS, M. Lahoud a cité le gel de livraisons d'avions, une dizaine au total, au Yémen, en Libye et en Tunisie.
"Nous sommes plus préoccupés par l'impact de ces événements sur leurs voisins" car la "baisse du tourisme entraînera une diminution de l'activité et provoquera des annulations de commandes", a indiqué M. Lahoud. "Ce n'est pas le cas pour l'instant, mais nous nous y préparons".
Enfin, la situation "serait vraiment dramatique si l'instabilité gagnait toute la région du Golfe en raison de son importance-clé dans les hydrocarbures", a-t-il relevé, se disant "beaucoup plus optimiste" qu'en début d'année.
Au sujet de l'arrivée de nouveaux concurrents face à Airbus et Boeing, il a reconnu que les deux constructeurs historiques vont devoir "changer (leurs) mentalités et (leurs) comportements".
"Si nous ne faisons rien, nous pourrions avoir des surprises désagréables", a-t-il estimé.