PARIS (Reuters) - L'ancien conseiller de l'ombre de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson a fustigé jeudi le discours "ringard" d'Alain Juppé face à la campagne de "transgression des tabous" de François Fillon, à quelques heures du dernier débat télévisé entre les deux candidats qui se disputent l'investiture de la droite pour l'élection présidentielle de 2017.
"Malgré qu'il se veuille le porte-parole de la modernité", Alain Juppé "tient un discours absolument ringard et ne se rend pas compte que cette révolution conservatrice est à l'oeuvre partout dans toutes les sociétés occidentales", a-t-il dit sur Europe 1.
François "Fillon a fait une campagne qui n'est pas celle de Nicolas Sarkozy, moins triviale moins brutale, et qui est une campagne de transgression des tabous", a-t-il ajouté. "Fillon assume une droite conservatrice".
Pour Patrick Buisson, "Juppé sera très probablement battu dimanche soir, il représentait cette tradition de cette droite qui ne s'assume pas et c'est pour ça que dans l'histoire des idées c'est un moment historique".
Selon un sondage Ifop-Fiducial pour iTELE, Paris Match et Sud Radio publié mercredi, François Fillon battrait Alain Juppé avec 65% des voix au second tour de la primaire de la droite et du centre dimanche.
L'affrontement entre les deux anciens Premiers ministres a tourné au pugilat depuis la qualification surprise de François Fillon dimanche dernier et la contre-performance du maire de Bordeaux, pourtant donné favori.
Alain Juppé dénonce la "brutalité sociale" du programme de son concurrent et l'attaque sur les questions sociétales. François Fillon oppose quant à lui son "audace" à la frilosité présumée de son adversaire.
Inspirateur de la "droitisation" des thématiques de l'ex-UMP, Patrick Buisson a été l'éminence grise de Nicolas Sarkozy pendant ses campagnes présidentielles de 2007 et 2012 et durant son quinquennat.
En 2014, il a été condamné à verser 10.000 euros de dommages et intérêts provisionnels à l'ex-chef de l'Etat et à son épouse Carla Bruni pour les avoir enregistrés à leur insu.
(Marine Pennetier, édité par Myriam Rivet)