NANTES (Reuters) - L'aéroport de Nantes a franchi en 2014 la barre des 4 millions de passagers, a annoncé vendredi Aéroports du Grand Ouest (AGO), apportant de l'eau au moulin des partisans de son transfert controversé à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Le nombre de passagers de Nantes-Atlantique a ainsi doublé en l'espace de neuf ans, et son taux de croissance l'année dernière (+ 5,5 %) est "sans équivalent en France", où la moyenne des autres aéroports régionaux tourne autour de 1 à 2 %.
Il a atteint le seuil de 4 millions de passagers avec quatre ans d'avance sur les prévisions de la déclaration d'utilité publique de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
"Pour la première fois, en 2014, on a dû refuser à certaines compagnies aériennes d'opérer des vols le samedi ou le dimanche en été, parce qu'on utilisait tous les créneaux disponibles", a précisé Nicolas Notebaert, président de la filiale du groupe Vinci, concessionnaire de l'équipement.
L'actuel aéroport de Nantes, situé au sud-ouest de l'agglomération, a ainsi connu "80 jours tendus" dans l'année, contre "dix" il y a encore deux ans.
Le président d'AGO s'est toutefois refusé à commenter les déclarations du Premier ministre Manuel Valls, qui a confirmé son intention d'engager les premiers travaux autour de l'équipement l'an prochain, après l'extinction des recours des opposants au projet.
"Techniquement, c'est tout à fait possible de démarrer les travaux en 2015, car nos capacités d'investissement sont là", a simplement déclaré Nicolas Notebaert. "Mais on n'a pas à penser ou à commenter les déclarations du Premier ministre : un concessionnaire n'est là que pour mettre en oeuvre les décisions de son concédant."
Les propos de Manuel Valls ont provoqué la surprise de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui lui a souhaité "bon courage" face à l'ampleur de la mobilisation contre le nouvel aéroport, également construit par Vinci.
(Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)