Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, s'est dit "satisfait" mercredi de "l'appel de la CGT" de Total à cesser la grève et il a averti le groupe pétrolier que la raffinerie de Dunkerque devrait rouvrir s'il n'y avait pas "un vrai projet de substitution".
"Je suis satisfait de l'appel de la CGT", mardi soir, à cesser la grève, a-t-il déclaré sur RTL, tout en estimant que la direction de Total n'avait pas été "assez claire" à propos du site nordiste.
"Il était impératif qu'un certain nombre de conditions soient réunies. D'abord l'engagement de Total sur le maintien de toutes les raffineries en exercice pendant les cinq ans qui viennent, en dehors de la raffinerie des Flandres", provisoirement à l'arrêt depuis le mois de septembre, a-t-il ajouté.
Concernant ce site, "nous avons obtenu que soit avancé le comité central d'entreprise qui était programmé au 29 mars, (ce) qui était un sous-entendu électoraliste (...) au 8 mars, de sorte que les salariés, qui depuis le mois de septembre sont dans le flou absolu sur l'avenir de leur activité, puissent être enfin éclairés".
Mais, "je veux la réouverture de la raffinerie des Flandres si jamais il n'y pas un vrai projet de substitution", a dit le ministre.
M. Estrosi a reproché à la direction du groupe pétrolier d'avoir laissé "courir une rumeur" concernant Dunkerque.
"La direction de Total n'a pas été assez claire: quand on a une intention quelque part, on ne laisse pas courir une rumeur qui laisse partir toutes les inquiétudes dans les consciences collectives des salariés et des sous-traitants d'un grand bassin comme le Dunkerquois", a-t-il déploré.
Selon le ministre, "il fallait réagir au plus vite et donner des explications fermes". "La faute de Total a simplement été de ne pas aller au contact des salariés qui étaient prêts, eux, à ce qu'on leur parle, mais plus vite".
"Malheureusement Total ne l'a pas fait. Heureusement que le gouvernement est intervenu pour que la direction prenne des décisions", a-t-il ajouté.
A l'issue d'une journée de négociations au siège de Total, la plupart des syndicats du groupe, mais pas Sud, majoritaire à Dunkerque, ont appelé à cesser la grève dans les raffineries, jugeant "significatives" les garanties obtenues. Des assemblées générales doivent se tenir mercredi pour voter ou pas la reprise du travail.