Des milliers de manifestants défilaient mardi matin à Rome contre le plan d'austérité du gouvernement, dont l'examen débute au Sénat, à l'appel du principal syndicat italien, la CGIL, qui a également lancé un mot d'ordre de grève générale pour la journée.
"C'est un plan que ce pays ne mérite pas (...) Nous sommes au bord de l'abîme, nous avons besoin d'un gouvernement responsable", a déclaré la secrétaire générale de la CGIL, Susanna Camusso, avant de prendre place dans le cortège, parti de l'esplanade devant la gare centrale de Termini en direction du Colisée.
Le secrétaire du Parti démocrate (PD, gauche, principal parti d'opposition) Pierluigi Bersani a pris part au défilé, ainsi que le dirigeant de Sinistra e Liberta (SEL, Gauche et Liberté, petit parti de gauche) Nichi Vendola et le président du petit parti des Verts italiens Angelo Bonelli.
"Il est juste d'être présent", a estimé M. Bersani, répondant aussi aux critiques du gouvernement, qui avait jugé irresponsable de faire grève au vu de la crise actuelle.
Coups de sifflet et musique émaillent le cortège romain, sur lequel flottent des ballons rouges avec le sigle du syndicat, dans une ambiance bon enfant et sous un grand soleil.
La section CGIL du Latium (région de Rome) affiche sur son camion le slogan "Abattons le mur de la crise". Un peu plus loin, une banderole demande à "changer le plan de rigueur pour donner un avenir au pays. Plus de croissance, plus d'emploi, plus de développement".
Des défilés sont prévus dans une centaine de villes de la péninsule. Dans la matinée, on comptait déjà 10.000 manifestants à Florence et quelques milliers à Gênes.
A Milan, le cortège s'est ébranlé vers 08H00 GMT de la place Oberdan, avec en tête une banderole proclamant: "Non au plan de rigueur du gouvernement, oui à la croissance, à l'équité, emploi et avenir pour les jeunes". Lancements d'oeufs et fumigènes ont perturbé le cortège.
L'appel à la grève - qui doit durer huit heures - a provoqué des perturbations dans de nombreux secteurs, en particulier dans les transports.
Avions, trains, bus, métros et bateaux enregistrent annulations et retards. A l'aéroport romain de Fiumicino, une centaine de vols ont été annulés, et 36 à l'aéroport de Naples.
Plusieurs sites touristiques, comme le Colisée, les Forums romains ou la Galerie Borghèse, sont fermés en raison du mouvement.
La grève affecte également les hôpitaux ou les postes, mais pas les écoles où la rentrée n'a pas commencé.
La direction du groupe automobile Fiat a indiqué pour sa part que le taux de participation à la grève s'élevait à 25% dans ses usines.
La CGIL a déclenché le mouvement pour protester contre le plan d'austérité, adopté dans l'urgence le 12 août par le gouvernement, qu'elle qualifie d'"inique" et de "mauvais", notamment parce qu'il touche au droit du travail, en rendant plus faciles les licenciements.
L'examen de ce plan, censé permettre à l'Italie de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013 au lieu de 2014, commence mardi vers 14H30 GMT au Sénat.
Le gouvernement souhaite son adoption définitive avant la mi-septembre.