Les inscriptions au chômage ont encore nettement progressé en mai, mais à un rythme ralenti comparé aux mois précédents, ce que le gouvernement a jugé "encourageant" tout en prévenant que la France était encore loin de voir "le bout du tunnel".
La hausse de mai porte à 3,6 millions les inscriptions à Pôle emploi en métropole (+18,4% sur un an), dont 2,5 millions sans aucune activité (+26,4% sur un an, catégorie A). En incluant les Dom, quelque 3,8 millions de demandeurs d'emploi (y compris en activité réduite) pointaient au chômage.
"C'est toujours une mauvaise nouvelle, mais on a une décélération pour le quatrième mois consécutif" des inscriptions au chômage, a noté la ministre de de l'Emploi Christine Lagarde, y voyant "un signal relativement encourageant dans le contexte de la crise économique et financière mondiale".
La hausse du nombre d'inscrits en catégorie A (sans aucune activité), qui a atteint 36.400 en mai, s'était élevée à +58.500 en avril, +63.400 en mars, +79.900 en février, +100.400 en janvier.
Sur les cinq premiers mois de l'année, le nombre d'inscrits (sans activité) a augmenté de près de 340.000 en métropole, saturant le personnel de Pôle emploi, déjà aux prises en interne avec la fusion ANPE-Assedic.
Les chômeurs indemnisés connaîtront vendredi l'ampleur de la revalorisation des allocations chômage, qui sera décidée par les organisations syndicales et patronales gérant l'Unedic.
Moins de la moitié des demandeurs d'emploi sont indemnisés par l'assurance chômage.
En mai, la Franche-Comté, les Pays de Loire et Rhône-Alpes ont été les trois régions marquées par les plus fortes hausses d'inscriptions.
Les jeunes actifs, surtout les hommes, sont restés les plus durement frappés.
La hausse des inscriptions à Pôle emploi des moins de 25 ans s'est encore accélérée (+32,6% sur un an en catégories A, B, C), restant bien supérieure à celle des autres tranches d'âge. Les jeunes hommes ont même subi un bond spectaculaire (+45,7% sur un an en A,B,C).
Environ un tiers des nouvelles inscriptions en métropole proviennent encore des fins de missions d'intérim et de CDD, mais les entrées pour fins de mission d'intérim ont diminué.
Quant aux licenciements économiques, qui représentent moins de 5% du total des inscriptions, ils ont bondi de 51,7% en mai sur un an.
Et le nombre de chômeurs de longue durée, inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an, a encore progressé.
Les personnes en chômage partiel, dont le nombre a beaucoup augmenté ces derniers mois et va encore progresser, ne sont pas comptabilisées parmi les demandeurs d'emploi.
Malgré la "décélération" de mai, Mme Lagarde a prévenu qu'"on n'est pas sorti du tunnel" et que la dégradation de l'emploi devrait se poursuivre pendant plusieurs trimestres, car même une reprise graduelle de l'activité ne se traduirait pas par un repli immédiat du chômage".
La France risque d'enregistrer 639.000 chômeurs de plus cette année (inscrits en catégories A+B+C et dispensés de recherche d'emploi) si le PIB recule de 3%, selon les prévisions de l'Unedic diffusées fin mai.
Quant au taux de chômage, il devrait avoisiner les 10% en fin d'année, prévoient l'Insee, la Commission européenne ou encore l'OCDE.
Le ministère de l'Emploi a lancé jeudi un site internet (www.nosemplois.gouv.fr) présentant quinze vignettes vidéos de bénéficiaires de mesures gouvernementales pour l'emploi (contrat de transition professionnelle, embauches "zéro charge", apprentissage...).