La Tunisie va lancer lundi, un mois après la chute du régime Ben Ali, une campagne de séduction pour faire revenir les touristes français, en utilisant les slogans de la Révolution du jasmin, a annoncé dimanche le ministre tunisien du Tourisme, Mahdi Houas.
"Enfin libre de bronzer" sera l'un des slogans de cette campagne publicitaire lancée un mois jour pour jour après la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fuit son pays le 14 janvier pour se réfugier en Arabie saoudite, a indiqué M. Houas à la radio RTL.
Cette campagne compte "détourner" des slogans entendus pendant le mouvement de révolte contre le régime, tout en profitant du fait que le 14 février est aussi la Saint-Valentin, la fête des amoureux.
L'opération de communication s'adressera à "nos amis français pour qu'ils viennent déclarer leur flamme à la Tunisie", a lancé le ministre. Le logo créé en anglais pour l'occasion portera la mention: "I love Tunisia, the place to be now" (j'aime la Tunisie, l'endroit où il faut être en ce moment), a-t-il précisé.
La France a levé samedi (BIEN samedi) les restrictions de voyage vers les stations balnéaires en Tunisie (Monastir, Hammamet, Sousse...) et l'île de Djerba. Les recommandations du Quai d'Orsay, prises à la mi-janvier, avaient entraîné le retour anticipé de quelque 9.000 vacanciers français et la suspension des départs.
Depuis lors, les voyagistes français font face à une chute vertigineuse des réservations vers la Tunisie, une destination qui attire 1,4 million de vacanciers (sur 6 millions de touristes en moyenne par an) et pèse lourd dans le chiffre d'affaires des voyagistes.
Pour la Tunisie, le secteur touristique, premier pourvoyeur de devises, représente 6,5% du Produit intérieur brut et emploie plus de 350.000 personnes sur dix millions d'habitants.
"La côte et nos infrastructures touristiques n'ont pas été touchées par les événements et sont opérationnelles pour accueillir les Français dans les meilleures conditions", a assuré M. Houas.
Interrogé sur l'afflux ces derniers jours sur l'île italienne de Lampedusa de plusieurs milliers d'émigrés clandestins tunisiens, M. Houas a estimé qu'il faudra "quelques mois pour que les Tunisiens reprennent confiance et puissent avoir des opportunités de travail dans leur pays".
"Ce n'est pas parce que nous avons fait une révolution que la fracture Nord-Sud n'existe plus", a ajouté le ministre disant s'exprimer "à titre personnel".