Le fonds public espagnol d'aide au secteur bancaire (Frob) a injecté dans Bankia 4,5 milliards d'euros afin de couvrir ses pertes, une avance sur l'aide européenne d'un montant maximal de 100 milliards promise aux banques du pays, selon deux communiqués reçus mercredi soir.
A la Bourse de Madrid, l'annonce faisait grimper le titre Bankia, qui prenait 1,17% à 1,389 euro à 08H53 GMT, dans un marché en recul de 1,18%.
Plus tôt dans la journée de mercredi, le Trésor espagnol avait injecté 6 milliards dans le Frob afin de porter ses capacités maximales de 9 à 15 milliards d'euros et de permettre le renflouement de Bankia.
Le Frob a donc injecté mercredi soir 4,5 milliards d'euros dans Banco Financiero y de Ahorros (BFA), maison-mère de Bankia, qui, à son tour, a souscrit un prêt de la même somme auprès de BFA, à un taux de 8%, ont expliqué BFA et Bankia dans deux communiqués.
Grâce à l'injection, et avant le prêt à Bankia, BFA indique que son capital social est désormais de 4,528 milliards, ce qui implique que son capital avait auparavant fondu à 28 millions d'euros, un indice de sa mauvaise situation financière.
Le Frob a apporté les fonds sous forme de bons du Trésor que Bankia pourra utiliser comme garantie auprès de la Banque centrale européenne (BCE) afin que celle-ci lui prête des liquidités, a précisé à l'AFP une porte-parole du ministère de l'Economie.
Cet apport de fonds public correspond à une avance sur les 19 milliards d'euros sollicités en mai par Bankia, quatrième banque espagnole par les actifs, qui croulait sous les pertes et les actifs immobiliers toxiques.
Le reste de la somme proviendra de l'aide de jusqu'à 100 milliards d'euros promise en juin par la zone euro, et qui doit être versée dans les prochaines semaines.
Bankia, dont la demande d'aide publique avait précipité sa nationalisation puis le plan d'aide européen pour l'ensemble des banques espagnols, a publié une perte nette, au premier semestre, de 4,45 milliards d'euros.
L'Espagne, plongée en récession et frappée par un chômage record, est elle-même sous pression pour demander un sauvetage financier plus large, mais affirme n'avoir toujours pas pris de décision à ce sujet.