La production industrielle a poursuivi sa chute en mai, reculant de 1,3% sur un an, après une baisse de 1,5% en avril (donnée corrigée) et de 0,8% en mars, pâtissant notamment de l'atonie des secteurs de la construction et de l'immobilier.
Cet indicateur, calculé en données corrigées des variations saisonnières par l'Institut national de la statistique (Ine), ne cesse de baisser depuis août 2011, alors que l'Espagne est enfoncée dans la récession.
Depuis mars, le repli de la production industrielle est toutefois nettement moins prononcé que ceux des mois précédents. Ainsi la production industrielle avait décru de 6,9% en février, 4,9% en janvier et de 7,1% en décembre. En avril 2012, elle avait plongé jusqu'à -8,4%.
Le secteur des biens de consommation durable est à nouveau particulièrement touché, avec une baisse sur un an de 14,4%. L'Ine précise que la baisse touche "la production de toutes les activités" mais souligne particulièrement l'"influence de la fabrication de meubles", dans un pays où, après des années de boom immobilier, le secteur est sinistré depuis l'éclatement de la bulle en 2008.
La paralysie de la construction influence également l'autre secteur qui accuse l'une des plus fortes baisse en mai, celui des biens intermédiaires, particulièrement frappé, selon l'Ine, par le recul de la production de ciment et gypse, qui sert à fabriquer le plâtre, de certains produits chimiques ou encore l'extraction d'anthracite et de pierres.
L'Espagne est soumise depuis 2012 à un sévère plan d'austérité qui plombe la consommation et a contribué à creuser la récession, avec un recul du PIB de 1,3% attendu en 2013.
Ce régime d'économies, inspiré par les institutions européennes afin de redresser ses comptes publics, prévoit 150 milliards d'euros d'économies d'ici à la fin 2014.