Le nombre de personnes inscrites au chômage en Espagne a baissé en juin pour le 4e mois consécutif, mais reste à un niveau élevé, à 4,76 millions, a annoncé mardi le ministère de l'Emploi, alors que le pays est en récession depuis presque deux ans.
La quatrième économie de la zone euro comptait en juin 127.248 chômeurs de moins qu'en mai (-2,60%), même si la situation reste difficile: selon l'Institut national de la statistique (Ine), qui utilise une méthode de calcul différente et sert de référence, le taux de chômage espagnol a franchi fin mars un nouveau record historique, à 27,16%.
Le mois de juin est généralement bénéfique pour l'emploi en Espagne, grâce aux emplois saisonniers dans ce pays qui est la quatrième destination touristique au monde.
Mais "jamais nous n'étions parvenus à une baisse aussi significative" du nombre de chômeurs ce mois-là, a estimé dans un communiqué le ministère de l'Emploi, assurant qu'"il s'agit de la plus forte diminution du chômage enregistrée sur ce mois, dans toute la série historique".
Le pays, qui accumule les trimestres de recul du PIB depuis mi-2011 et est donc officiellement en récession depuis fin 2011, compte encore 4.763.680 demandeurs d'emploi. Sur un an, ce sont 148.411 chômeurs supplémentaires.
Par rapport à mai, le chômage baisse dans tous les secteurs sauf l'agriculture (+0,75%) et notamment dans les services (-2,96%), la construction (-2,56%) et l'industrie (-2,48%).
Chez les jeunes de moins de 25 ans, le collectif le plus affecté avec un taux de chômage de 57,22% selon l'Ine, le nombre de chômeurs baisse de 7,41% sur un mois, soit 33.961 personnes inscrites en moins.
Ces données du ministère de l'Emploi sont différentes des chiffres trimestriels publiés par l'Ine, qui comptabilise l'ensemble de la population qui recherche activement un emploi.
Fin mars, le pays de 47 millions d'habitants comptait 6.202.700 chômeurs, selon cet institut, soit 27,16% de la population active.
Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé récemment que l'Espagne pourrait bientôt sortir de la récession mais s'est inquiété du "niveau inacceptable" du chômage dans ce pays, appelant notamment à une baisse des salaires.
"Historiquement, l'Espagne n'a jamais créé d'emploi avec une croissance inférieure à 1,5%", a rappelé le Fonds, estimant qu'"il faut donc une croissance plus forte ou plus riche en emplois".
L'Espagne est soumise depuis 2012 à un plan d'austérité inspiré par les institutions européennes afin de redresser ses comptes publics, qui prévoit 150 milliards d'euros d'économies d'ici à la fin 2014. Mais cette politique d'austérité a contribué à creuser la récession, avec un recul du PIB de 1,3% attendu en 2013.