Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé vendredi des lendemains encore difficiles pour l'économie espagnole avec un budget 2011 "restrictif et austère" et une décrue seulement "lente" du chômage, qui dépasse aujourd'hui les 20%.
Le taux de chômage espagnol qui a atteint 20,09% à la fin juin, selon des chiffres officiels publiés vendredi, est à un niveau "insupportable", a reconnu le responsable socialiste lors d'une conférence de presse pour faire le bilan de son action durant le premier semestre 2010.
"Le chômage est le grand sujet encore à régler", "la grande priorité sociale", "le grand défi" du gouvernement, a-t-il déclaré. Les politiques publiques pour aider les chômeurs à trouver du travail "sont encore loin (du niveau) que nous souhaitons".
M. Zapatero a annoncé pour les prochains mois "une réforme des politiques actives de l'emploi" pour mieux coordonner les offres et demandes d'emplois. "Nous devons changer beaucoup de choses", a-t-il affirmé.
Concernant les chiffres du chômage publiés vendredi par l'Institut national de la statistique (Ine), le chef du gouvernement a jugé qu'"il y a une donnée positive: pour la première fois en deux ans, l'économie espagnole réussit à créer des emplois".
Mais "avec le taux que nous avons", ces créations d'emplois ne sont qu'une "goutte d'eau", a-t-il estimé. "La création d'emplois sera lente et pour réduire ce niveau de chômage, il faudra créer beaucoup d'emplois" a-t-il souligné.
M. Zapatero avait assuré en mars que le chômage avait atteint un "pic" mais il a été contredit par les chiffres publiés vendredi, qui montrent une nouvelle progression des sans-emploi.
Le chef de gouvernement s'est montré modérément optimiste sur la reprise économique, anticipant pour le deuxième trimestre une hausse du PIB "supérieure" à celle de 0,1% enregistrée au 1er trimestre mais avec une croissance toujours "faible".
M. Zapatero a anticipé un budget 2011 "restrictif et austère", après avoir dû présenter deux plans d'économies au premier semestre, afin de réduire le déficit des comptes publics qui avait explosé à 11,2% du PIB en 2009.
"Les engagements pour réduire le déficit avec l'objectif de 6% en 2011 et de 3% en 2013 sont en train d'être respectés", a assuré le chef de gouvernement.
"Pour cela, le budget 2011 que nous présenterons en septembre sera nécessairement restrictif et austère" a-t-il déclaré, ajoutant que celui-ci comporterait une réduction moyenne des dépenses des ministères de 15%.
Concernant la réforme du droit du travail, votée jeudi soir par les députés socialistes et contestée par les syndicats et l'opposition, M. Zapatero a réaffirmé qu'elle avait "pour objectif fondamental d'éviter les licenciements", mais aussi de "sauver des entreprises" et d'"augmenter la stabilité de l'emploi".
Le texte vise à réduire la dualité du marché du travail, entre des contrats à durée indéterminée (CDI) relativement bien protégés et des contrats précaires en nombre croissant.