Le rythme de croissance de l'économie américaine est resté "modeste à modéré" en avril et mai, a affirmé mercredi la banque centrale des Etats-Unis (Fed) qui ne discerne pas de tensions notables sur les prix comme sur les salaires.
"L'activité économique a crû à un rythme modeste à modéré" au cours des six semaines précédant le 24 mai, indique le Livre Beige, rapport de conjoncture réalisé sur la base des renseignements glanés par les antennes locales de la Réserve Fédérale.
Ce rapport est publié deux semaines avant la prochaine réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) en plein débat sur l'opportunité de ralentir bientôt ou non les injections de liquidités de la Fed dans le circuit financier.
Ce stimulus monétaire a permis de garder les taux bas et d'encourager la reprise, mais de plus en plus de voix plaident pour un ralentissement de ces rachats de titres.
Mardi soir à Toronto, Richard Fisher, président de l'antenne de Dallas (Texas) de la Fed, qui n'a jamais été un grand partisan des injections de liquidités, a encore critiqué la politique "über-accommodante" de la Fed.
"Elle a conduit à des taux historiquement bas et des prix historiquement hauts des actions, et elle a peut-être aussi favorisé une spéculation et une prise de risques excessives", a estimé le patron de la Fed de Dallas. Cette région du Texas est la seule à afficher "une forte croissance" ces deux derniers mois, selon le Livre Beige.
D'une façon générale, en avril et mai, "le secteur manufacturier a progressé dans toutes les régions", profitant d'un plus grand dynamisme de la construction résidentielle. "La force de la construction résidentielle a été une bénédiction pour les fournisseurs de ce secteur", note le rapport.
La Fed souligne à cet égard que plusieurs régions ont enregistré une hausse de la demande qui, combinée à de faibles stocks de maisons à vendre, ont conduit certains biens à être sujets à des offres multiples.
Ces remarques font notamment écho à la hausse des prix des logements, mise en avant par l'indice S&P Case-Shiller qui a progressé de 10,9% en mars sur un an, un rythme de hausse jamais atteint depuis avril 2006, lors du pic du marché immobilier.
L'activité de prêt des banques a aussi augmenté modestement depuis le dernier Livre Beige et la qualité du crédit s'est améliorée, certaines régions enregistrant "une chute importante du taux de défaut de paiements du côté des entreprises comme des particuliers".
Sur le front de l'emploi, les embauches sont en progrès, mais à un "rythme mesuré" dans plusieurs régions tandis que certains bassins d'emploi, comme New York, Philadelphie et Dallas, rencontrent des difficultés à trouver des employés qualifiés.
La pression sur les salaires reste "contenue d'une manière générale", même si certaines régions font part d'une modeste hausse des rémunérations correspondant à des postes spécifiques.
Du côté de l'inflation, les régions observent des prix "stables, voire de modestes hausses". Les dépenses des consommateurs ont enregistré "des gains légers à modérés ainsi qu'une petite hausse des ventes automobiles".
Au premier trimestre, la croissance du PIB américain s'est établie à 2,4% en rythme annualisé, selon les chiffres officiels.