Le président de l'Eurogroupe et ministre néerlandais des Finances Jeroen Dijsselbloem, qui n'est pas favorable à une présidence "à temps plein" proposée la veille par Paris et Berlin, a indiqué vendredi à Athènes qu'une décision en ce sens pourrait néanmoins être prise à la fin de son mandat fin 2014.
En déplacement à Athènes, M. Dijsselbloem a dit à l'agence de presse néerlandaise NOS, qui le cite sur son site internet, être opposé à la création d'un nouvel institut européen, à savoir un gouvernement économique de la zone euro mené par le président de l'Eurogroupe.
Il a également dit, à titre personnel, ne pas être intéressé par cette fonction si celle-ci devait être créée et opterait pour la fonction de ministre de son pays s'il devait faire un choix à la fin de son mandat, dans un an et demi, à la tête du groupe rassemblant les ministres des Finances de la zone euro, poste qu'il occupe depuis le 21 janvier.
L'Eurogroupe est la réunion informelle, une fois par mois, des ministres des Finances de la zone euro, qui a acquis un pouvoir considérable depuis le début de la crise de la dette et des plans de soutien lancés dans les pays de la zone, et particulièrement en Grèce.
"Je sais qu'il y a beaucoup de propositions très intéressante sur la gouvernance économique et le sujet de la présidence n'est pas un sujet nouveau" a dit M. Dijsselbloem lors d'une conférence de presse à Athènes.
Le ministre a récemment succédé à ce poste au Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
"Il y a beaucoup d'opinions différentes entre les Etats-Membres et j'ai lu qu'ils voulaient porter le sujet à la discussion (...) probablement pour décision, durant la seconde moitié de 2014, ce qui me va" a-t-il dit.
Lors d'une conférence de presse à Paris avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande avait affirmé jeudi que la France et l'Allemagne étaient d'accord pour qu'il y ait désormais un président de l'Eurogroupe "à temps plein" avec des moyens renforcés et qu'il y ait plus de sommets de la zone euro.
Ce président "pourrait être mandaté par les ministres de la zone euro pour favoriser l'action dans le domaine de l'emploi, de la recherche ou de l'industrie", avait précisé François Hollande.
"Ce n'est pas à l'ordre du jour, le gouvernement néerlandais n'est pas favorable à un institut supplémentaire", a soutenu Simone Boitelle, porte-parole de M. Dijsselbloem, dans un courriel à l'AFP.