Eurotunnel va saisir les autorités de marchés en France et en Grande-Bretagne après avoir vu son action s'effondrer depuis jeudi, jour où la Commission européenne a sommé de faire baisser les tarifs imposés aux trains qui passent dans le tunnel sous La Manche.
"500 millions d'euros de valeur ont été détruits en deux jours après la publication jeudi dernier durant les heures de bourse d'un communiqué de presse de la Commission Européenne relatif, entre autres, à la tarification du tunnel sous la Manche et d'articles de presse, publiés avant même la sortie dudit communiqué", affirme son PDG Jacques Gounon, dans une lettre aux actionnaires publié sur le site internet du groupe.
L'action a chuté de 12,27% jeudi et encore de 6,46% à 5,13 euros vendredi à la Bourse de Paris.
Par conséquent, le groupe va saisir les autorités de marché en France et en Grande-Bretagne, où il est coté, pour s'"assurer que la publication d'informations privilégiées dans la presse et les réseaux sociaux, avant même la parution du communiqué de la Commission Européenne, et avant même que la société en ait connaissance, n'a pas donné lieu à des infractions au droit boursier".
La Commission européenne a sommé jeudi la France et le Royaume-Uni de faire baisser les tarifs imposés aux trains pour passer dans le tunnel sous la Manche. Elle considère que les prix sont un obstacle au développement du trafic ferroviaire, notamment pour le fret.
Bruxelles a exigé en outre que soit mis un terme à la convention qui alloue des capacités à certaines entreprises ferroviaires -- la SNCF en France -- pour une durée de 65 ans.
Les deux pays ont à présent un délai de deux mois pour répondre à l'avis. A défaut, la Commission pourra saisir la Cour de justice de l'Union européenne. Celle-ci peut imposer des sanctions financières.