Le Premier ministre François Fillon a estimé vendredi que les déficits structurels atteignaient "des niveaux qui peuvent compromettre la survie même de nos systèmes économiques si nous ne parvenons pas à les maîtriser".
"Je le dis clairement: nos déficits structurels doivent être combattus sérieusement et courageusement", a déclaré le chef du gouvernement lors d'un déplacement à Nogent-le-Rotrou les distinguant des "déficits" liés à la crise et "nécessaires à la croissance".
Les déficits structurels "atteignent aujourd'hui des niveaux qui peuvent compromettre la survie même de nos systèmes économiques si nous ne parvenons pas à les maîtriser", a-t-il ajouté.
Pour autant, il a de nouveau promis qu'il n'y aurait "pas de politique de rigueur, pas de hausse des prélèvements obligatoires".
"Mais en même temps nous allons continuer à nous battre pour réduire les dépenses de l'Etat", a-t-il encore dit, mettant en garde dans le cas contraire contre "un endettement qui pèse lourdement sur la compétitivité économique de notre pays sans parler de ce que nous léguons aux générations qui vont nous suivre".
Selon M. Fillon, une hausse des impôts "dans un pays qui a déjà les records du monde dans ce domaine n'aurait pour seul résultat que de briser la reprise économique lorsqu'elle sera au rendez-vous", confirmant l'engagement de Nicolas Sarkozy devant le Congrès.
Alors que le gouvernement s'apprête à lancer un grand emprunt national pour financer ses nouvelles "priorités" et que le déficit public atteint un record historique, François Fillon a justifié les "dépenses et donc certains déficits liés à la crise ou à l'investissement qui sont nécessaires à la croissance future".
"Les sacrifier serait totalement suicidaire, a-t-il jugé, nous devons avoir une politique qui conduit à réduire les dépenses publiques structurelles et en même temps investir massivement dans les secteurs technologiques, dans les secteurs d'avenir, dans la formation, dans l'innovation et dans la recherche".
"Toutes les dépenses structurelles doivent être scrutées, évaluées et si possible réduites. Depuis des années notre laxisme budgétaire ronge les capacités d'action de la puissance publique, démobilise l'Etat, décourage les entrepreneurs et érode notre compétitivité", a-t-il souligné.
"In fine, il ne faut pas s'y tromper c'est notre pacte social lui-même qui est mis en danger par ce laxisme budgétaire (...) L'ère de la facilité est terminée, la crise est d'une certaine façon l'életrochoc qui nous dévoile cette vérité", a ajouté le chef du gouvernement.
Mercredi, François Fillon avait déclaré qu'il ne "renoncerait jamais" à "la lutte contre les déficits" publics, réaffirmant que le budget 2010 serait "un budget de stricte reconduction des dépenses".