La livre sterling s'inscrivait en nette hausse mardi après que la Première ministre britannique Theresa May a appelé à des élections législatives anticipées au Royaume-Uni pour mieux affronter le Brexit.
La monnaie britannique a atteint son plus haut en deux mois face au dollar et en un mois et demi face à l'euro, à 1,2676 dollar pour une livre et à 84,16 pence pour un euro vers 11H15 GMT.
Alors que la livre a reculé dans la matinée dans l'attente du discours de la Première ministre, elle a rebondi juste après car les marchés voient Theresa May, qui part favorite dans les sondages, "comme une force stabilisante", a estimé Kathleen Brooks, analyste chez Citi Index.
"La livre pourrait également profiter de l'idée que le parti travailliste sera lapidé lors de ces élections, ce qui pourrait faire sortir l'opposition de l'extrême gauche", a ajouté l'analyste.
"Les marchés pourraient s'inquiéter du fait qu'une élection qui renforcerait le mandat de Theresa May pousserait vers un Brexit plus dur, mais il faut se rappeler qu'elle avait voté pour rester dans l'Union européenne", a pour sa part noté Jonathan Loynes, de Capital Economics.
"La Première ministre s'est montrée plutôt conciliante sur certains sujets, comme l'immigration, lors des premières négociations avec l'Union européenne", a-t-il précisé.
"Ces élections ajoutent une nouvelle couche d'incertitude, et la volatilité risque de grimper dans les prochaines semaines. Les élections sont toujours imprévisibles", a en revanche jugé Neil Wilson, analyste chez ETX Capital.
"Il ne faut pas complètement écarter le risque d'un renversement du processus du Brexit. Et si les libéraux-démocrates arrivaient à monter une campagne pro-Européenne qui désarçonnerait les Conservateurs ?" s'est-il demandé.
Sapée par les incertitudes entourant le Brexit, la livre sterling avait dégringolé face au dollar et à l'euro après le vote des Britanniques en faveur de la sortie de l'UE le 23 juin dernier. Elle évolue ces derniers jours à un niveau inférieur de 10% à ce qu'elle valait face à l'euro avant le référendum, et à un niveau de 15% moindre face au dollar.