Le Fonds monétaire international, dont les finances ont été renforcées par la crise économique, a relevé mercredi ses prévisions de bénéfices pour son exercice 2009-2010 (clos fin avril), avec un bénéfice net opérationnel proche des 700 millions de dollars.
L'institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn a annoncé dans un communiqué qu'elle prévoyait désormais un bénéfice de 688 millions de dollars, contre 453 millions envisagés au début de l'exercice.
En 2008-2009, le Fonds était redevenu bénéficiaire, de 126 millions de dollars, après trois exercices de pertes consécutifs. La crise mondiale a en effet relancé une activité de prêts, très faible lors des années de forte croissance économique.
Concernant l'exercice en cours, le Fonds n'a publié que ses résultats du premier trimestre (avril-juin), faisant apparaître un bénéfice de 53 millions de dollars.
"Les perspectives de revenus du FMI pour l'exercice 2010 se sont améliorées principalement du fait d'une hausse des projections de revenus de prêts et d'une baisse des dépenses exprimées en DTS, qui reflètent en partie la hausse actuelle du taux de change du dollar américain par rapport aux DTS", a expliqué le FMI.
Les Droits de tirage spéciaux (DTS) sont l'unité de compte du FMI, et leur valeur varie quotidiennement en fonction des taux de change de quatre monnaies (dollar, euro, yen et livre).
Les revenus du FMI n'incorporeront pas le produit de la vente, démarrée en octobre, d'une partie de son stock d'or. A ce jour, avec 212 tonnes cédées à trois pays, ces ventes ont généré des profits d'environ 4,7 milliards de dollars, qui doivent être réinvestis "dans une dotation pour générer des revenus de manière durable", a rappelé l'institution multilatérale.
Ces ventes d'or, réalisées à la demande des Etats membres, doivent rendre les finances du FMI moins dépendantes des prêts aux Etats, principalement aux pays à revenus moyens.
Le Fonds a enfin précisé que les résultats restaient "sujets à une incertitude considérable" due aux prêts qu'il pourrait consentir.
Ces résultats seront vraisemblablement très différents selon que le FMI prêtera ou non à la Turquie, qu'il classe comme 17e économie mondiale. Les conditions de ce prêt, très incertain à l'heure actuelle, sont négociées avec Ankara depuis plus d'un an.
Le FMI consacre une bonne part de ses bénéfices à son fonctionnement. Son budget administratif net, de 756 millions de dollars en 2008-2009, doit atteindre 813 millions de dollars en 2009-2010. L'organisation, avec 186 Etats membres, emploie environ 2.500 personnes dans le monde.