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Les grandes entreprises du CAC 40 ont doublé leurs profits, sans triomphalisme

Publié le 01/09/2010 13:45
Mis à jour le 01/09/2010 14:50

Les entreprises du CAC 40 ont doublé leurs profits au premier semestre, signe qu'une page de la crise est tournée, mais la crainte que les plans de rigueur en Europe ne pèsent sur l'activité les incite à la prudence pour la suite de l'année.

Le profit agrégé des quarante premières capitalisations de la Bourse de Paris a atteint 41,6 milliards d'euros au premier semestre, soit une hausse de 86% sur un an, selon les calculs du cabinet Ricol Lasteyrie pour le compte du quotidien Les Echos.

Si Total domine toujours le classement, avec un bénéfice de 5,7 milliards d'euros (+28%), le cru du premier semestre est marqué par le retour en force des banques (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole) et la sortie de crise des constructeurs automobiles.

Outre Renault et Peugeot, cinq autre groupes sont sortis du rouge, dont ArcelorMittal (acier), STMicroelectronics (microélectronique) ou encore Carrefour (distribution). Le classement ne compte plus que deux sociétés déficitaires, le groupe hôtelier Accor et l'équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent.

Ce doublement des profits s'explique d'abord par un effet de base, le début de 2009 correspondant au point bas de la crise.

Mais les résultats sont bons également parce qu'ils conjuguent à la fois une amélioration des chiffres d'affaires (des volumes de vente) et le fruit de la compression des coûts engagée depuis deux ans.

La crise a eu le mérite de pousser les entreprises à se désendetter et constituer des réserves, et elles réfléchissent aujourd'hui à la manière de les utiliser.

Si France Télécom ou Unibail-Rodamco, leader européen de l'immobilier commercial, ont choisi de soigner leurs actionnaires, Sanofi-Aventis a offert dimanche 18,5 milliards de dollars en "cash" pour racheter la biotech américaine Genzyme, spécialisée dans les maladies rares.

Fort d'un bénéfice semestriel de 3,5 milliards d'euros (+9,2%), GDF-Suez a annoncé début août le rachat du britannique International Power, une opération de plus de vingt milliards d'euros mais qui a pris la forme d'un échange d'actifs pour l'essentiel.

Toutefois, malgré ces bonnes nouvelles sur le plan microéconomique, le pessimisme domine sur le plan macroéconomique.

Alors que la reprise semblait bien installée, la crainte d'une rechute aux Etats-Unis s'est faite jour au cours de l'été, tandis qu'en Europe, on redoute les contrecoups des plans de rigueur annoncés dans plusieurs pays, en particulier leur effet sur la consommation des ménages.

Le groupe familial Auchan, qui n'est pas coté, dit ainsi s'attendre à une deuxième semestre "incertain et difficile", et les ventes de Carrefour ont baissé en Europe au 1er semestre.

Une inquiétude partagée par le secteur automobile, qui pâtit déjà de la fin de la prime à la casse.

Deux secteurs échappent à la morosité ambiante: les banques, où l'on soutient que les plans de rigueur vont favoriser la croissance et non l'handicaper, et le luxe, qui affiche une santé insolente et se fixe des objectifs ambitieux.

Dérogeant à son extrême prudence habituelle, Hermès a ainsi annoncé un doublement de sa prévision de croissance des ventes pour l'année.

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