TOKYO (Reuters) - Les actionnaires de Toshiba ont approuvé jeudi la séparation de la filiale de puces mémoire du reste du groupe, ouvrant ainsi la voie à une vente de cette activité, l'un des joyaux du conglomérat japonais.
Confronté à la nécessité de renforcer son bilan face aux déboires financiers de Westinghouse, sa filiale nucléaire aux Etats-Unis, Toshiba s'est résolu à céder une participation majoritaire voire l'intégralité de cette activité.
Il espère en retirer au moins 2.000 milliards de yens (16,7 milliards d'euros).
Une source proche du dossier a rapporté qu'une dizaine de prétendants potentiels ont manifesté de l'intérêt pour cette activité, dont Western Digital, qui exploite une usine japonaise de puces avec Toshiba, son concurrent Micron (NASDAQ:MU) Technology, le fabricant de puces sud-coréen SK Hynix, ainsi que des fonds de capital-investissement comme Bain Capital.
Lors de l'assemblée générale, la direction de Toshiba, et notamment son directeur général, Satoshi Tsunakawa, ont dû affronter la colère des actionnaires. L'année dernière, elle avait présenté ses divisions mémoires et nucléaire comme le coeur des activités du conglomérat.
"Comment quelque chose qui était supposé être un pilier peut se transformer en un trou noir", a demandé l'un des actionnaires.
Toshiba a annoncé qu'il bouclerait son exercice sur une perte pouvant atteindre 1.000 milliards de yens (8,35 milliards d'euros), au lieu d'une précédente estimation de 390 milliards.
A la Bourse de Tokyo, le titre Toshiba a fini sur un gain de 4,01% à 228,2 yens, ce qui ramène sa perte depuis le début de l'année à 19,4%.
(Makiko Yamazaki; Bertrand Boucey et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)