PARIS (Reuters) - Les mesures retenues par le patronat dans la perspective des négociations avec les syndicats sur les retraites complémentaires qui doivent reprendre le 20 mars permettraient de réaliser 7,1 milliards d'euros d'économies d'ici 2020, rapporte mercredi Le Figaro.
Un système de décote dégressive des pensions complémentaires visant à inciter les salariés du secteur privé à retarder leur cessation d'activité - un cotisant partant à la retraite à 62 ans toucherait une pension inférieure à celle d'un cotisant partant à 67 ans - pourrait rapporter entre 2,1 et 4,3 milliards d'euros à l'horizon 2020, selon le site internet du quotidien qui cite un document de travail du patronat.
La réduction du taux de réversion - la pension versée au conjoint survivant d'un retraité - sauf si ce dernier accepte de son vivant une allocation moins élevée, permettrait de rapporter entre 100 et 300 millions en 2020, selon Le Figaro.
Le gel des pensions complémentaires ces trois prochaines années produirait, lui, quatre milliards d'économies en 2020, précise le quotidien.
Selon des négociateurs des syndicats contactés par Reuters mercredi, le document de travail cité par Le Figaro "ne fait que confirmer des propositions déjà présentées par le Medef."
"Il n'y a rien de nouveau, le Medef a formalisé ce qu'il nous a présenté le 17 février", à l'ouverture des négociations, a dit le négociateur de la CGT Eric Aubin.
L'Arrco et de l'Agirc versent à 12 millions de retraités plus de 70 milliards d'euros par an et leur assurent ainsi un complément de revenu représentant entre 25% et 50% de leur pension globale, voire jusqu'aux deux tiers pour des cadres supérieurs.
Si rien n'est fait, les réserves de l'Agirc, caisse des cadres et assimilés, seront épuisées en 2018. Celles de l'Arrco, à laquelle sont affiliés la quasi-totalité des salariés du secteur privé, subiraient le même sort vers 2023-2025.
(Marine Pennetier, avec Emmanuel Jarry, édité par Henri-Pierre André)