par Julien Ponthus et Maya Nikolaeva
PARIS (Reuters) - BNP Paribas (PA:BNPP) a annoncé mardi une hausse de ses bénéfices au premier trimestre, la baisse du coût du risque, notamment dans la banques de détail en Europe, ayant compensé la chute des activités de marchés, pénalisées par deux mois de tempête financière en janvier et février.
Première banque française à publier ses résultats pour cette période mouvementée, BNP a favorablement surpris les investisseurs et s'adjugeait, 50 minutes après l'ouverture de la Bourse, la plus forte progression du CAC 40 avec une hausse de 2,89% à 47,29 euros.
Le résultat net part du groupe progresse de 10,1% à 1,814 milliard d'euros, soit au-delà du chiffre de 1,352 milliard établi par un consensus Reuters de neuf analystes. En excluant les éléments exceptionnels, notamment comptables, la hausse s'élève toujours à 4%.
La forte baisse du coût du risque, soit des provisions pour des crédits risquant de ne pas être remboursés, a contribué à ces résultats, passant de 1,044 milliard il y a un an à 757 millions d’euros pour les trois premiers mois de 2016, grâce au mouvement de reprise de l'économie en Europe.
"La bonne surprise c'est le coût du risque, notamment le crédit à la consommation", commente un analyste basé à Paris.
La banque cite "la bonne maîtrise du risque à l’origination, de l’environnement de taux bas et de la baisse enregistrée en Italie" comme les éléments expliquant cette performance alors que le produit net bancaire a reculé de 2% à 10,844 milliards d’euros.
"BNP Paribas fait montre ce trimestre d’une bonne résilience de ses revenus malgré un environnement particulièrement défavorable : taux d’intérêt toujours bas, crise boursière, attentisme des investisseurs de dette", écrit encore la banque de la rue d'Antin.
REPRISE DE L'ACTIVITÉ EN CIB
Le pôle Corporate and Institutional Banking (CIB) qui loge les activités de marché, a vu ses revenus baisser de 18,9% à 2,686 milliards d’euros et son résultat avant impôt s'effondrer de 54,5% à 403 millions d’euros.
La banque note dans une présentation une "activité faible sur le change et les matières premières", ainsi qu'une "faible demande de produits structurés dans un marché baissier en Europe" sur le front du marché des capitaux.
La situation s'améliore, note néanmoins BNP Paribas pour qui "une reprise sensible de l’activité de la clientèle a été (...) enregistrée en fin de période".
La bourrasque financière du début de l'année a pesé sur de nombreux établissements bancaires, surtout ceux spécialisés sur les activités de marchés, comme Goldman Sachs, dont le bénéfice a chuté de 56,3% au premier trimestre.
BNP Paribas a lancé en février un plan de transformation de sa banque de financement et d'investissement (BFI) afin de l'adapter aux contraintes réglementaires et d'améliorer sa rentabilité avec un programme d'économies d'un milliard d'euros d'ici 2019.
La banque a notamment annoncé en avril un plan de départs volontaires dans ce pôle de 675 postes en France d'ici 2019, soit plus de 10% des quelque 6.000 employés de cette division dans l'Hexagone.
Un plan stratégique à horizon 2017-2020 est en outre en cours de préparation.
BNP Paribas a continué à renforcer ses fonds propres durant le premier trimestre de l'année, avec un ratio Common equity Tier 1 en hausse de 0,1% à 11%.
(Julien Ponthus, édité par Jean-Michel Bélot)