PARIS (Reuters) - L'annonce par François Fillon qu'il pourrait nommer ministres des représentants de Sens commun s'il est élu marque un durcissement de la campagne du candidat de la droite à la présidentielle, a déclaré lundi Emmanuel Macron, qui estime aussi que Jean-Luc Mélenchon se situe bien à l'extrême gauche.
"C'est un durcissement et je pense que beaucoup de citoyens qui nous écoutent et qui sont aujourd'hui de centre droit ou de droite ne peuvent pas se retrouver dans ce projet politique parce c'est un vrai conservatisme social et sociétal", a déclaré le chef de file d'En Marche sur BFMTV et RMC.
François Fillon n'a pas exclu ce week-end de prendre des représentants de Sens Commun, émanation de la "Manif pour tous" qui avait combattu le mariage homosexuel, ce mouvement lui ayant apporté son soutien dès la primaire de la droite et du centre.
Pour Emmanuel Macron, l'ancien Premier ministre a dans sa campagne "décidé de réveiller une part de la droite qui ne se sent plus totalement à l'aise dans la poursuite de l'intérêt général républicain".
Il a jugé d'autre part que Jean-Luc Mélenchon était d'évidence d'extrême gauche, bien que le candidat de la France insoumise s'en défende.
"Oui, il est d'extrême gauche", a-t-il dit, "il est sur des propositions extraordinairement radicale sur le plan de la fiscalité, de la propriété, sur le plan des principes. Il est proche de régimes qui revendiquent cette appartenance."
"Le discours qu'il tient sur le plan international, sur le plan de l'Europe ou autre est exactement le discours du Parti communiste français des années 1950, celui qui consiste à promettre la paix mais c'est la paix de Moscou qu'il propose. Simplement, Moscou a un peu changé de visage et il n'est pas plus enviable", a ajouté Emmanuel Macron.
(Yann Le Guernigou, édité par Tangi Salaün)