La France ne devrait pas avoir à recourir aux importations pour satisfaire sa consommation estivale d'électricité, contrairement à l'année dernière, estime le gestionnaire de lignes à haute tension RTE dans une étude publiée mercredi.
Le 2 juillet 2009 à 13H00, l'Hexagone avait dû importer 4.500 mégawatts (MW) d'électricité pour faire face au pic de consommation des appareils de climatisation, soit l'équivalent de la puissance de cinq réacteurs nucléaires.
Ces importations avaient été rendues nécessaires par le grand nombre de réacteurs nucléaires à l'arrêt, pour cause de pannes ou de retard dans les opérations de maintenance après les grèves du printemps précédent.
"Nous sommes dans des conditions nettement meilleures que l'an dernier", a indiqué à l'AFP Dominique Maillard, président du Réseau de Transport d'Electricité (RTE), qui est chargé de veiller à l'équilibre offre-demande.
Selon les prévisions de RTE, les centrales françaises "devraient permettre non seulement d’alimenter la consommation en France continentale, mais devraient également donner aux producteurs français la possibilité d’exporter sur les marchés européens".
La disponibilité du parc nucléaire et thermique français sera sensiblement plus importante, permettant de produire 5.000 MW de plus cet été.
Mercredi, 41 des 58 réacteurs nucléaires français étaient connectés au réseau électrique contre 39 seulement à la même date de l'an dernier, a indiqué EDF à l'AFP.
De nouveaux moyens de production (centrales au gaz, éoliennes) sont en outre entrés en service et représentent une augmentation des capacités de production de 2.000 MW.
A températures proches des normales saisonnières, la France devrait ainsi exporter entre 3.000 et 12.000 mégawatts (MW) d'électricité lors des pics de consommation de l'été.
La situation s'améliore alors même que la consommation devrait être cet été être supérieure de 2.000 MW à celle de l’année dernière.
"C'est un signe tangible de reprise économique", a commenté M. Maillard.
En cas de canicule (températures supérieures de 7 degrés aux normales saisonnières), la France pourrait devoir importer jusqu'à 4.000 MW en juillet et septembre, selon RTE.
"C'est un chiffre tout à fait raisonnable et compatible avec les capacités du réseau électrique", souligne M. Maillard.
Le scénario de la canicule n'a que 1% de chance de se produire, selon RTE.
Avec le développement des climatiseurs, le système électrique français est de plus en plus sensible à la chaleur: une hausse de 1°C de la température en été induit une augmentation de la consommation d'environ 450 MW.
La consommation reste toutefois beaucoup plus sensible au froid: en hiver, la demande d'électricité augmente de 2.100 MW par degré de température en moins.
Les pointes de consommation d'électricité s'élèvent à plus de 90.000 MW en hiver contre seulement 60.000 MW en été.