La Bourse de Paris a terminé en baisse jeudi (-0,78%), affaiblie par les mauvais chiffres de croissance en zone euro et malgré plusieurs résultats d'entreprises bien accueillis par le marché.
L'indice CAC 40 a perdu 28,93 points à 3.669,60 points, dans un volume d'échanges de 3,269 milliards d'euros. Le marché parisien met un terme à quatre séances de hausse consécutives.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 1,05% et Londres 0,50%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 0,81%.
"Même si les résultats publiés par les entreprises ont dans l'ensemble été satisfaisants, ces derniers n'ont pas suffit à garder le marché en zone positive ce matin, après l'annonce (...), de chiffres du PIB européen plus mauvais qu'attendu", résume Arnaud Poutier, analyste chez IG.
La zone euro s'est enfoncée dans la récession au quatrième trimestre 2012, avec un produit intérieur brut qui s'est replié de 0,6%, ce qui a pesé sur le marché en début de séance.
L'économie allemande s'est même davantage contractée qu'attendu au dernier trimestre de 2012, une phase de faiblesse qui pourrait être de courte durée, tandis qu'en France la croissance a été nulle l'an passé.
"C'est vrai que les chiffres ne sont pas bons, mais ils n'ont pas eu d'effet négatif sur le cours de l'euro", ni sur les taux d'emprunts en zone euro, observe Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
La baisse plus marquée que prévu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis durant la deuxième semaine de suite n'a pas permis au marché parisien d'inverser la tendance.
Selon M. de Villepion, "le marché reste dans l'ensemble prudent et se refuse à prendre trop d'initiatives avant les élections en Italie", du 24 et 25 février.
Les investisseurs craignent le retour des incertitudes politiques en Italie à l'occasion de cette élection, alors que les craintes les plus importantes sur la zone euro se dissipent depuis plusieurs mois.
Le marché attendait par ailleurs la réunion, à partir de vendredi à Moscou, entre les grandes puissances du G20 qui doivent parler de la possibilité d'une reprise économique et d'une hypothétique "guerre des monnaies".
Parmi les valeurs, les investisseurs ont dû digérer une série de résultats d'entreprises dont des poids lourds de la cote parisienne.
Renault s'est distingué en tête du CAC 40 (+7,65% à 46,50 euros), grâce à des perspectives financières jugées encourageantes dans la foulée de résultats pour 2012 satisfaisants.
EDF a grimpé (+4,99% à 14,95 euros), après l'annonce d'un renforcement de son plan d'économie.
BNP Paribas a pris 1,97% à 46,75 euros. La banque a présenté ses résultats 2012 et un plan d'économie qui doit lui permettre de redresser ses comptes sur les prochaines années.
En revanche, les autres valeurs bancaires du CAC 40 ont pâti de cette hausse, à l'image de Crédit Agricole (-1,87% à 7,39 euros) et Société Générale (-3,48% à 30,41 euros).
Pernod Ricard a gagné 2,11% à 96,03 euros après des résultats jugés solides par les investisseurs au premier semestre et s'être dit "ouvert" pour discuter du rachat de la célèbre marque de tequila Jose Cuervo.
Publicis a pris 0,86% à 49,11 euros, en rassurant sur ses perspectives après une année 2012 record en termes de chiffre d'affaires et de bénéfice net.
Haulotte Group s'est envolé (+12,68% à 7,02 euros) après des perspectives encourageantes annoncées par le groupe. De même, les résultats de Bull (+3,68% à 3,38 euros) et Imerys (+2,46% à 52,10 euros) ont été salués par les investisseurs.
En revanche, les résultats de Legrand (-1,42% à 33,56 euros) et de Suez Environnement (-2,69% à 9,57 euros) ont été accueillis plus froidement par le marché.
Surtout, le CAC 40 a été pénalisé par une baisse de plusieurs grandes capitalisations, dont Sanofi (-1,85% à 72,03 euros), Total (-2,00% à 37,74 euros), GDF Suez (-1,98% à 14,63 euros) et Schneider Electric (-1,68% à 54,31 euros).