Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a affirmé jeudi à une radio allemande que les Européens pourraient décider seuls de limiter les rémunérations dans la banque, même en cas de réticence américaine.
Il "s'agira à Pittsburgh de convaincre nos amis américains qu'un nouveau code de conduite doit faire son entrée dans les affaires financières. Si cela devait échouer (...), je soutiens fermement l'idée selon laquelle nous devons faire en Europe ce que nous pensons être nécessaire, que les Américains fassent avec ou non", a dit M. Juncker sur les ondes de Deutschlandfunk, en réponse à une question sur la limitation des bonus des banquiers.
"Il faudra un cavalier seul des Européens, qui prendra tellement d'ampleur avec le temps que les Américains ne pourront rester à l'écart", a-t-il encore ajouté.
M. Juncker a toutefois déclaré qu'il "ne voyait pas de danger" d'un échec du sommet du G20 de Pittsburgh.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du Groupe des Vingt (G20), forum regroupant les principaux pays avancés et émergents, doivent se retrouver les 24 et 25 septembre à Pittsburgh, dans l'Est des Etats-Unis, pour tenter de réformer la régulation financière internationale et coordonner leurs efforts pour sortir de la crise.
A l'initiative de la France, les Européens veulent proposer une action internationale concertée pour limiter les rémunérations dans la banque, mais les Etats-Unis s'y montrent catégoriquement opposés.