Air France-KLM envisagerait une réorganisation de ses comptoirs de ventes dans les aéroports, notamment en raison d'un rapprochement avec l'italien Alitalia et l'américain Delta, qui pourrait conduire à la fermeture de certaines agences, a-t-on appris mardi de source syndicale.
"La direction nous a dit réfléchir à l'évolution des agences d'aéroports, mettant en avant la fusion des équipes d'Air France et de KLM, et le rapprochement avec Alitalia et Delta", ses partenaires au sein de l'alliance SkyTeam, a indiqué à l'AFP François Cabrera, secrétaire général (CFDT) du Comité de groupe européen d'Air France.
La compagnie justifie par ailleurs cette réflexion par l'évolution des habitudes passagers, de plus en plus nombreux à réserver sur internet et à utiliser les services en ligne de la compagnie.
Sont concernés les quelque 80 agences que compte la compagnie dans les aéroports en Europe (en-dehors de la France et des Pays-Bas), où sont employés 300 salariés, a-t-on précisé de source syndicale. Dans son édition de mardi, Le Figaro parle de la disparition possible de 81 comptoirs Air France dans les aéroports européens.
Mais, selon M. Cabrera, "il n'y a pas de projet pour le moment. Mais nous avons conclu, au cas où, un accord-cadre définissant les règles de négociation (dans chaque pays), et nous avons obtenu qu'il n'y aurait pas de licenciements".
"Des adaptation d'activités, destination par destination, selon la clientèle, peuvent être possibles. Il existe déjà des comptoirs avec les trois logos (Air France-KLM, Delta et Alitalia, ndlr), mais il n'y absolument pas de plan global", à de son côté indiqué à l'AFP une porte-parole d'Air France.
Selon le contenu de l'accord-cadre, signé le 31 mars, dont l'AFP a obtenu copie, les solutions possibles en cas de "changements dans les agences" comprennent "l'attrition naturelle des emplois", des "propositions de travail à temps partiel" et la "mobilité professionnelle et géographique dans le groupe".
En revanche, "la direction s'engage à protéger l'emploi à durée indéterminée du personnel".
"Dans le cas où, dans les six mois suivant la signature de cet accord (d'ici à fin septembre, ndlr), plus de sept agences d'aéroports actuelles seraient fermées ou sous-traitées, le Comité de groupe aura le droit de considérer ce sujet comme un enjeu stratégique, soumis à consultation", selon l'accord-cadre.
Cependant, "il y a d'autant moins de projet précis pour le moment que depuis fin mars, nous avons eu l'épisode du nuage de cendres" (en provenance d'Islande, qui avait paralysé le trafic aérien en Europe et provoqué un afflux de passagers pour les comptoirs de la compagnie), a ajouté François Cabrera.