Les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont augmenté en juillet de 2,7%, tirée par les soldes, puis ont baissé en août de 1,6%, a annoncé mardi l'Insee.
En juin, elles avaient baissé de 1,5%, souligne l'Institut national de la statistique.
"Le repli enregistré en août ne constitue qu’un contrecoup technique après la hausse exceptionnelle de juillet", a-t-on commenté dans l'entourage de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
Les achats de textile-cuir ont tiré les dépenses de consommation en juillet, augmentant de 12,5%, une nette hausse s’expliquant "en partie par la spécificité du calendrier des soldes cette année, qui ont débuté le 30 juin pour s’achever le 3 août", selon l'Insee.
"Par contrecoup, ce poste recule ensuite de 6,1% au mois d’août, retrouvant un niveau proche de celui de mai", indique l'Institut de la statistique.
Les dépenses en automobiles ont, elles, reculé au cours des deux mois (-1,6% en juillet et -1,5% en août). "Elles s’inscrivent dans une tendance à la baisse depuis le début de l’année : -11,2% et -8,7% respectivement aux premier et deuxième trimestres", souligne l'Insee.
Il s'agit du "contrecoup attendu du dopage des ventes fin 2009 grâce à la prime à la casse", a commenté Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.
Pour Marc Touati, chez Global Equities, "après avoir été artificiellement soutenue par les primes gouvernementales, la consommation automobile s’est logiquement écroulée depuis le début 2010". "Dans ce contexte de fragilité extrême, les soldes ont, comme d’habitude, permis de sauver l’honneur", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, en août, les dépenses en biens durables ont baissé de 0,9%, après une légère hausse en juillet (+0,4%).
Les achats en équipement du logement ont, eux, augmenté en juillet (+2,0%) et reculé légèrement en août (-0,3%).
Les dépenses de consommation en autres produits manufacturés sont, elles, en hausse en juillet (+0,6%) puis baissent légèrement le mois suivant (-0,2%).
"Finalement, ces chiffres sont plutôt rassurants", a estimé Nicolas Bouzou. "En effet, un recul de la consommation durant l’été n’aurait pas été très surprenant, dans la mesure où le pouvoir d’achat augmentera peu cette année", selon lui.
A Bercy, on souligne que "l’amélioration de la situation sur le marché du travail devrait bénéficier au pouvoir d’achat et à la consommation des ménages au 3ème et au 4ème trimestre".
Mais certains économistes mettent à l'inverse en garde contre un tassement de la consommation dans les mois à venir. "Nous restons pessimistes pour le reste de l'année", a par exemple souligné Victoire Dumaine Martin, chez Natixis, jugeant que "la stagnation des salaires et de la mise en oeuvre du plan de redressement des finances publiques" allait peser sur le pouvoir d'achat des ménages.