Le leader français des annonces immobilières sur internet SeLoger.com a annoncé mercredi examiner "toutes les options stratégiques" à sa disposition face à l'offre publique de rachat de l'éditeur allemand Axel Springer que le site juge "inamicale".
Axel Springer a officiellement déposé mardi son projet d'offre sur SeLoger.com, maintenant son prix de 34 euros par action (soit 566 millions d'euros pour la totalité du capital) qui avait déjà été jugé insuffisant par le site.
Le conseil de surveillance, qui s'est réuni mardi, "a pris acte" du dépôt le même jour, "par la société AS Online Beteiligungs GmbH, filiale de la société Axel Springer AG, d’un projet d’offre publique d’achat visant la totalité des actions composant le capital social de la société", indique le site dans un communiqué.
"Ce projet d’offre publique n’a pas été déposé en concertation avec le conseil de surveillance de la société et revêt donc un caractère inamical", poursuit Seloger.com.
Le conseil de surveillance "exprime son opposition face à l’absence de seuil de renonciation dans le projet d’offre publique et réaffirme sa volonté d’empêcher toute tentative de prise de contrôle rampante de la société".
Le prix proposé étant inférieur aux attentes du marché, Springer pourrait se retrouver avec une position minoritaire au capital, mais suffisante pour lui assurer de fait le contrôle du groupe, craignent les dirigeants du site. Habituellement, les auteurs d'une OPA se donnent la possibilité d'y renoncer s'il ne recueillent pas une majorité claire du capital.
Seloger.com et ses dirigeants disent poursuivre "leurs travaux, assistés de leurs conseils, pour évaluer toutes les options stratégiques et les actions qui pourraient être mises en oeuvre dans l’intérêt du groupe".
A travers sa filiale AS Online Beteiligung GmbH, Axel Springer a déjà acquis le 9 septembre 12,4% des parts de Seloger.com pour quelque 70 millions d'euros, à raison de 34 euros par action. Il avait à l'époque indiqué vouloir racheter le reste des parts au même prix.
SeLoger.com rappelle que le conseil de surveillance avait déjà estimé le 14 septembre que le prix de 34 euros était insuffisant.
Il souligne aussi ne voir "aucune perspective de synergies entre Axel Springer AG et SeLoger.com, et émet donc des réserves sur l’intérêt stratégique de l’opération proposée".
Ces déclarations contredisent celles de Ralph Büchi, président de la division internationale d'Axel Springer, éditeur des quotidiens Bild et Die Welt qui a estimé mardi que SeLoger.com s'aligne parfaitement avec la stratégie d'Axel Springer de se développer dans le numérique et à l'international".
Selon Le Figaro, des actionnaires représentant 50% du capital du site ont fait savoir qu'ils n'apporteraient pas leurs titres à l'OPA, dont le groupe Arnault, le fonds australien Caledonia et le fonds Fidelity.
Le titre SeLoger.com a été suspendu mardi à la Bourse de Paris. Il a repris sa cotation mercredi et valait 37,66 euros (+0,35%) mercredi vers 09H10.
Springer est propriétaire depuis 2007 d'un autre grand succès de l'internet français, aufeminin.com, numéro un en France, Allemagne, Espagne et numéro deux en Grande-Bretagne.