Le gouvernement doit lever le voile mardi sur le budget 2011 de la Sécurité sociale, confrontée à des déficits historiques, avec notamment des mesures douloureuses attendues pour enrayer la plongée dans le rouge des comptes de la branche maladie.
Les grandes lignes du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 ne seront présentées qu'en fin d'après-midi.
La Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) doit d'abord fournir de nouvelles prévisions pour toutes les branches (vieillesse, maladie, accidents du travail, famille) du régime général (salariés du privé).
Evalué à près de 27 milliards d'euros avant l'été, le déficit 2010 du régime général devrait finalement être un peu moins lourd, grâce à une embellie de l'emploi, mais il n'en atteindra pas moins un niveau record.
Selon Les Echos mardi, le déficit du régime général sera proche de 23 milliards, la réforme des retraites permettant tout juste de stabiliser le déficit de la branche vieillesse.
La CCSS doit surtout livrer mardi une première prévision pour 2011, qui sera rapidement corrigée dans la journée par le gouvernement, pour tenir compte des mesures du PLFSS.
"Notre objectif pour l'année prochaine, c'est de garrotter l'hémorragie et d'être en dessous si possible du niveau" de 2010, a confié dimanche le ministre du Budget François Baroin.
Le volet vieillesse du budget a déjà été largement présenté dans le cadre de la réforme des retraites.
Pour la branche maladie, la plus lourdement déficitaire, le gouvernement a fixé un taux ambitieux d'évolution des dépenses d'assurance maladie, à +2,9%, alors que le rythme annuel ces dernières années s'est établi entre +3% et +4%. Mais il n'a pas encore dévoilé les mesures qui permettront d'y parvenir.
Le quotidien Les Echos a fait état d'un plan d'économies de 2,5 milliards dans les tuyaux pour l'assurance maladie, ni confirmé ni démenti.
Les mesures évoquées comprennent la baisse des prix de médicaments, des tarifs des radiologues et surtout le recul de certains remboursements de médicaments et de soins.
Associations de patients et syndicats de salariés ont déjà vivement protesté. De leur côté, les mutuelles santé, qui complètent les remboursements de l'assurance maladie, ont déjà prévenu que de telles mesures conduiraient à une hausse de leurs tarifs.