PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a jugé mercredi "difficile" de ne pas intégrer Roissy (Val d'Oise) et Saclay (Essonne) dans la métropole du Grand Paris, perspective redoutée par des élus et considérée comme un "hold up" par le président du Sénat, Gérard Larcher.
Le plateau de Saclay "doit devenir un véritable campus métropolitain, cela pose des questions en terme d'aménagement et d'organisation des collectivités dans la région", a dit le chef de l'Etat lors d'une visite sur place. "Je sais les inquiétudes des uns, les attentes des autres sur ce sujet."
"Il n'est pas temps pour moi aujourd'hui de révéler ce qu'à mes yeux la métropole du Grand Paris doit devenir, je le ferai au mois de décembre à la suite de toutes les concertations qui seront conduites", a-t-il souligné.
Mais aucune décision ne sera prise qui nuirait au développement propre du plateau de Saclay et à son ambition de rayonnement international, a promis Emmanuel Macron.
"Il est difficile de concevoir un rayonnement international pour la métropole internationale du pays en considérant qu'il serait visionnaire d'y exclure les deux grands aéroports internationaux et le principal site de recherche."
Les "décisions qui seront prises pour le Grand Paris intégreront pleinement, quelle qu'en soit l'issue, la force de Saclay et l'articulation indispensable non seulement avec Paris mais avec l'ensemble des sites pertinents pour Saclay dans le reste de la région", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
Le projet de réforme de la Métropole du Grand Paris (MGP), qui devrait être présenté lors d'une conférence des territoires en décembre par Emmanuel Macron, vise à mettre un terme au "millefeuille territorial" et à accroître le rayonnement de Paris et de sa banlieue au niveau international.
Ce projet pourrait passer par la fusion des trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis). Une telle fusion, qui n'a pour l'heure pas été confirmée par l'exécutif, suscite l'inquiétude des présidents des sept départements franciliens, qui réclament une métropole à l'échelle de l'Ile-de-France.
Lors d'une réunion le 17 octobre, le président du Sénat, Gérard Larcher, a estimé que le projet du Grand Paris "ne pouvait être parcellaire" et devait "englober l'ensemble de l'Île-de-France."
"Un projet qui arracherait Roissy ou Saclay serait un hold-up contre l'ensemble de la région", a-t-il déclaré.
(Marine Pennetier, édité par Emmanuel Jarry)