La "prime de partage des profits" est désormais applicable, après la parution vendredi au Journal officiel de la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2011, qui l'instaure.
Cette prime est obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés ayant versé un dividende en progression par rapport à la moyenne des deux années antérieures.
Son montant sera fixé par la négociation dans chaque entreprise. Si aucun accord n'est conclu entre direction et partenaires sociaux, elle sera fixée unilatéralement par l'employeur.
Les entreprises de moins de 50 salariés pourront aussi "volontairement" verser une prime, si elles remplissent les mêmes conditions.
La prime dividendes sera exonérée de cotisations sociales, hormis la CSG-CRDS et le forfait social, jusqu'à un plafond de 1.200 euros "par salarié et par an".
Le texte de la loi rectificative prend par ailleurs en compte des prévisions actualisées pour le déficit du régime général (salariés du privé) de la Sécurité sociale, désormais attendu à -19,5 milliards d'euros en 2011.
La branche maladie sera la plus déficitaire, avec un solde prévu de -10,3 milliards d'euros, devant la branche vieillesse, dont le déficit prévu s'élève à 6,4 milliards d'euros et la branche famille (-2,8 milliards d'euros).
Selon les termes de la loi promulguée, la répartition de la nouvelle prime instaurée "peut être modulée entre les salariés". En revanche, "elle ne peut se substituer à des augmentations de rémunération prévues par la convention ou l'accord de branche, un accord salarial antérieur ou le contrat de travail".
Une disposition prévoit aussi que jusqu'au 31 décembre 2012, les entreprises de moins de 50 salariés pourront conclure un accord d'intéressement pour un an au lieu de trois ans.
Cette prime, annoncée mi-avril sous l'appellation de "prime à 1.00O euros", devrait atteindre 700 euros en moyenne et concerner un quart des salariés du privé, soit environ 4 millions de Français, selon le gouvernement.
Sa création a été très décriée par la gauche et les syndicats, mais aussi par le patronat.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, avait ainsi souhaité une prime facultative pour les entreprises de moins de 500 salariés.
Jean-Claude Mailly (FO) avait qualifié la prime "d'usine à gaz bien compliquée". Quant à Bernard Thibault (CGT), il avait estimé que cette prime "hypothétique était loin de correspondre aux nécessités".
Le texte avait été voté définitivement au Parlement le 13 juillet.